A Davos, l’Afrique fixe ses priorités

L’édition 2025 du Forum économique mondial de Davos a été un moment important pour l’Afrique. L’événement a permis de mettre en avant les initiatives positives portées par le continent et de changer des perceptions souvent biaisées. Loin de se limiter à recevoir de l’aide, le continent veut s’imposer désormais comme un acteur un économique émergent, dynamique et innovant. Les discussions ont mis en lumière des enjeux cruciaux pour son avenir.
C’est dans ce sens que le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a saisi cette opportunité pour défendre la place de l’Afrique sur le marché mondial. Il a souligné le rôle central du continent, non seulement pour stimuler la croissance économique, mais aussi pour relever des défis mondiaux comme le changement climatique et les inégalités économiques. Le chef d’État sud-africain a également appelé à une coopération internationale renforcée pour répondre efficacement à ces enjeux.
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Pour y arriver, Cyril Ramaphosa a mis en avant la volonté de l’intégration économique du continent à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). C’est l’un des projets les plus ambitieux pour le développement du continent. La Zone vise à créer un marché unique pour les biens et services, regroupant plus de 1,3 milliard de personnes et représentant un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars.
Cyril Ramaphosa a expliqué comment la ZLECAf peut transformer l’économie africaine. En favorisant le commerce intra-africain, elle peut réduire la dépendance du continent aux marchés extérieurs. Elle offre également une opportunité unique d’industrialisation et d’amélioration de la compétitivité mondiale.
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Le président sud-africain a aussi exposé les objectifs de l’Afrique pour le prochain sommet du G20 dont il assurera la présidence. Ce sommet se tiendra à Johannesburg en novembre 2025, une première en Afrique. Il a ajouté que son pays va articuler sa présidence autour de trois priorités que sont : la solidarité, l’égalité et le développement durable
D’autres nations africaines comme le Botswana, la République démocratique du Congo, le Nigeria et la Tunisie ont également pris part aux discussions mondiales sur l’avenir économique du continent. Cette implication accrue souligne le rôle stratégique grandissant de l’Afrique qui s’affirme aujourd’hui comme un marché en pleine croissance, un pôle d’innovation et un acteur incontournable dans les débats géopolitiques au niveau mondial.
L’Afrique, leader potentiel de la transition énergétique
Le changement climatique représente une problématique particulièrement critique pour l’Afrique qui est le continent le plus exposé aux impacts du réchauffement climatique. Cependant, loin de subir cette crise, le continent s’efforce de la convertir en opportunité économique, notamment en misant sur le développement des énergies renouvelables. Avec des ressources naturelles abondantes, l’Afrique possède un potentiel immense. Le solaire, l’éolien et la géothermie offrent des perspectives de croissance et d’emploi pour des millions de personnes.
À Davos, les dirigeants africains ont appelé à des investissements massifs pour développer des infrastructures vertes. Ils ont souligné que la durabilité énergétique pourrait stimuler l’économie tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. L’Afrique pourrait devenir un leader mondial dans la transition énergétique si elle bénéficie du soutien nécessaire en matière de financement et de transfert de technologies.
La jeunesse africaine, un atout majeur pour l’avenir
Au-delà du changement climatique, le continent fait face à un autre défi qui est la jeunesse de sa population. Plus de 60% de la population africaine est âgée de moins de 25 ans. Cette jeunesse représente un potentiel énorme pour l’innovation et le développement économique. Pourtant, de nombreux obstacles freinent encore son épanouissement.
Les dirigeants présents à Davos ont insisté sur la nécessité d’investir dans l’éducation, la formation professionnelle et l’entrepreneuriat. Ils ont souligné que pour que cette jeunesse devienne une force productive, il est indispensable de créer des opportunités économiques et de favoriser l’émergence de start-ups. Le numérique, en particulier, joue un rôle clé dans cette transformation.
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De nombreuses initiatives montrent que ce potentiel peut être débloqué. Par exemple, des programmes d’incubation d’entreprises et des formations en compétences numériques se développent dans plusieurs pays africains. Ces actions permettent à de jeunes entrepreneurs de créer des solutions innovantes pour des problèmes locaux et de participer à l’économie globale.
Cependant, la route reste longue. Les gouvernements africains doivent répondre aux défis liés à l’accès à une éducation de qualité, aux infrastructures insuffisantes et à la pauvreté persistante. Les discussions à Davos ont montré que la communauté internationale est prête à soutenir ces efforts, mais une mobilisation accrue est nécessaire.