Transport maritime : les ports africains connaissent une résurgence en 2022

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port abidjanDes portes conteneurs au port d'Abidjan © DR

En 2022, l’indice de connectivité des transports maritimes en Afrique a augmenté, bien qu’il reste en deçà des niveaux pré-pandémiques. Les investissements majeurs des acteurs mondiaux dans les ports africains et la montée en puissance de la Zlecaf stimulent la croissance du secteur maritime sur le continent.

L’indice de connectivité des transports maritimes réguliers (LSCI) s’est inscrit en hausse en 2022. Cependant, il demeure en deçà des niveaux pré-pandémiques. Des géants mondiaux du secteur portuaire tels que MSC et Hapag-Lloyd ont maintenu leur confiance en l’Afrique en continuant d’investir dans les infrastructures portuaires du continent. Ces investissements témoignent d’une foi inébranlable dans la croissance économique africaine et renforcent la position de l’Afrique en tant que destination particulièrement attrayante pour les investissements dans le secteur maritime. En 2022, l’Afrique s’est démarquée en étant la seule région à enregistrer une augmentation des escales de transporteurs de vrac sec (+2,5%) et une hausse de plus de 5% des escales de vraquiers liquides. La demande croissante pour les ressources africaines sur les marchés mondiaux consolide davantage le rôle central de l’Afrique dans le commerce maritime.

Lire aussi : L’enjeu du réacheminement des DTS pour le développement de l’Afrique

Tanger-Med gravit les échelons

Le port de Tanger-Med au Maroc a atteint la cinquième position du classement de l’indice de performance des ports à conteneurs (CPPI) de la Banque mondiale. L’année dernière, il a traité pas moins de 7,5 millions de conteneurs, consolidant sa position en tant que pivot méditerranéen majeur et point de passage incontournable pour 35% du commerce entre l’Afrique et le reste du monde. D’autres ports africains, tels que Port Saïd en Égypte (11e) et Djibouti (25e), jouent également un rôle vital dans la connectivité maritime régionale. En Tanzanie, le port de Dar es Salaam s’est distingué en réduisant considérablement les temps d’arrivée moyens, grâce à d’importants investissements du gouvernement tanzanien visant à améliorer les infrastructures portuaires et à rationaliser les procédures de dédouanement. Le LSCI du port a enregistré une impressionnante croissance de 50% depuis 2006.

Lire aussi : ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires

Zlecaf : un catalyseur d’opportunités

L’accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf) se positionne comme un catalyseur majeur pour les investissements en Afrique. La mise en œuvre de la Zlecaf s’accompagne d’une hausse significative de la demande en fret et en transport en Afrique. Elle devrait faire augmenter le fret intra-africain de 28 % et la demande de fret maritime de 62 %. D’ici à 2030, le continent aura besoin de près de deux millions de camions supplémentaires, plus de 100.000 wagons, 250 avions et plus de 100 navires pour répondre à cette demande croissante. La modernisation des infrastructures de transport, la réalisation du programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), de la route transafricaine (TAH) et du marché unique du transport aérien en Afrique (SAATM) deviennent des impératifs pour soutenir l’essor du fret lié à la Zlecaf.

Simultanément, la Zlecaf ouvre la voie à la promotion du développement durable, mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes dans le secteur du transport. L’automatisation et la numérisation se dessinent comme des solutions pour rendre le transport transfrontalier plus efficace et résilient, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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