Tentative de putsch au Bénin : le président Talon affirme que la situation est maîtrisée
Le Bénin a vécu, hier, une journée de grande turbulence après qu’un groupe de militaires a affirmé avoir écarté Patrice Talon du pouvoir. Quelques heures plus tard, le chef de l’État est apparu sur la télévision publique pour confirmer que la tentative de renversement avait échoué et que « la situation est totalement maîtrisée ». Il a assuré que les auteurs de cette « forfaiture » répondront de leurs actes devant la justice.
Intervention régionale et déploiements militaires
Face à cette poussée insurrectionnelle, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a activé sans délai sa Force en attente. Des contingents issus du Nigeria, de la Sierra Leone, du Ghana et de la Côte d’Ivoire ont été mobilisés pour épauler les forces loyalistes béninoises et consolider l’ordre constitutionnel.
Le Nigeria, voisin immédiat, a confirmé avoir exécuté des frappes ciblées à Cotonou, à la demande des autorités béninoises. D’après la présidence nigériane, ces opérations visaient à déloger le groupe de mutins réfugié autour de la télévision nationale et d’un camp militaire. Des soldats nigérians ont également été déployés sur le terrain pour stabiliser les secteurs sensibles.
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Pendant ce temps, la France a rejeté les rumeurs selon lesquelles certains responsables béninois auraient trouvé refuge dans son ambassade, appelant simplement ses ressortissants à la prudence dans un contexte jugé encore instable. L’Union africaine, de son côté, a fermement condamné l’initiative des putschistes, exigeant leur retour immédiat dans les casernes.
Détonations, arrestations et zones d’ombre persistantes
Dès l’aube, des coups de feu ont été signalés aux abords du port et près de la présidence. Une douzaine de militaires ont été appréhendés, principalement issus de la Garde nationale. Les mutins auraient brièvement occupé un camp à Togbin avant qu’il ne soit repris, selon un officier supérieur, même si ces informations restent à confirmer officiellement. Les assaillants justifiaient leur action par mécontentement profond : critiques de la gestion sécuritaire dans le nord, frustrations sociales et promesses non tenues envers les soldats tombés sur le terrain.
Dans plusieurs quartiers de Cotonou, notamment Fidjrossè et Togbin, des explosions puissantes ont retenti durant de longues minutes, semant la panique. La chaîne publique a même été coupée un moment avant de revenir à l’antenne. Le ministère de l’Intérieur a ensuite invité la population à reprendre normalement ses activités.
À quatre mois de la présidentielle, un scrutin auquel Patrice Talon ne participera pas, cette tentative avortée soulève de nombreuses interrogations : pourquoi cette action maintenant, et qui pourrait en être l’instigateur ? Les autorités affirment avoir neutralisé les meneurs, mais l’enquête devra déterminer l’ampleur réelle du réseau et ses motivations profondes.