Madagascar : le projet de loi de finances 2026 à l’examen de l’Assemblée nationale

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Madagascar : le projet de loi de finances 2026 à l’examen de l’Assemblée nationaleL'Assemblée nationale de Madagascar © DR
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A Madagascar, le projet de loi de finances 2026 est désormais entre les mains du Parlement, après son approbation par le Conseil des ministres la semaine dernière. Ce texte, préparé initialement sous l’ancien gouvernement puis amendé par les autorités de transition, reflète la volonté d’instaurer une politique d’austérité sélective tout en répondant aux attentes pressantes de la population.

Selon le gouvernement, le projet oriente les dépenses publiques vers des secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’énergie. Ces priorités s’inscrivent dans le cadre de la vision du « président de la refondation », qui cherche à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et à redéfinir les fondements économiques du pays.

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L’un des points les plus notables du texte est la hausse de 26,16% de la masse salariale des fonctionnaires, une mesure qui vise à calmer le climat social tendu. Depuis la rentrée, des mouvements de grève ont en effet secoué les secteurs de l’éducation nationale et de la santé, à la suite des revendications salariales des enseignants et des soignants. Le projet prévoit également la revalorisation des indemnités spécifiques versées à ces deux catégories, signe d’un effort pour apaiser les tensions sociales.

Parallèlement, la fiscalité connaît des ajustements. L’impôt sur le revenu des particuliers les plus aisés, dont les revenus dépassent 4 millions d’ariarys, passe à 25%, marquant une tentative d’équilibrer les comptes publics tout en préservant les classes moyennes.

Une loi de finances rectificative ?

Cependant, certains observateurs demeurent sceptiques. Le député et économiste Zavamanitra Andriamiharivolamena estime que le projet repose sur des prévisions de croissance trop optimistes et pourrait renforcer les monopoles économiques existants. Il dénonce notamment la taxation accrue des importations de produits essentiels, tels que certains aliments pour nourrissons, qui risquent de peser sur les ménages les plus vulnérables.

Face à ces critiques, le ministre de l’Economie, Herinjatovo Ramiarison, a évoqué la possibilité d’une loi de finances rectificative dès juillet 2026. Cette révision permettrait d’ajuster les priorités budgétaires en fonction des résultats du premier semestre et d’assurer une meilleure exécution des politiques publiques.

L’adoption du texte par l’Assemblée nationale et le Sénat est prévue d’ici décembre, marquant une étape clé pour la relance économique et la stabilité financière du pays.

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