Mali : la France juge l’arrestation de son ressortissant « sans fondements »

La France a réagi plusieurs jours après l’arrestation d’un de ses ressortissants au Mail. Dans une réponse écrite transmise à l’Agence France Presse et à Reuters, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié de « sans fondements » les accusations portées contre Yann Vezilier, arrêté à Bamako.
Le Quai d’Orsay présente ce quinquagénaire comme un employé « dûment accrédité » de l’ambassade de France au Mali, bénéficiant de la protection de la Convention de Vienne. Paris demande donc sa libération immédiate en vertu de ce texte régissant les relations diplomatiques. « Un dialogue est en cours avec les autorités maliennes afin de dissiper tout malentendu », a ajouté le ministère.
Lire aussi : Mali : un Français et plusieurs militaires arrêtés pour tentative de déstabilisation
Dans un communiqué publié la veille, les militaires au pouvoir avait accusé des « États étrangers » d’être impliqués dans une tentative de déstabilisation, menée par « un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées et de sécurité maliennes ». Yann Vezilier y est présenté comme un agent de renseignement français, soupçonné d’avoir mobilisé des militaires ainsi que des acteurs de la société civile. Selon une source sécuritaire, au moins 55 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles les généraux Abass Dembélé et Nema Sagara.
L’opposition en exil dénonce un « faux complot »
Si la scène politique malienne demeure silencieuse, en raison de la dissolution des partis, l’opposition en exil s’est empressée de réagir. Le Front Patriotique de Résistance (FPR), mouvement regroupant des opposants maliens établis à l’étranger, parle d’un « faux complot » et appelle le pouvoir à présenter des preuves tangibles, rapporte RFI.
« Ces accusations servent surtout à intimider, à diviser et à détourner l’attention des échecs du régime », estime Etienne Fakaba, porte-parole du FPR. Il rappelle qu’en 2022, Bamako avait déjà annoncé l’existence d’un complot étranger sans jamais en fournir la moindre preuve.
Le FPR, présidé par l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, demande non seulement la libération immédiate des personnes arrêtées, mais aussi un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali. Le mouvement affirme vouloir utiliser « tous les moyens légaux autorisés par la constitution » pour accroître la pression sur la junte et exiger la fin de la transition militaire.