Mozambique : adoption d’un pacte politique controversé sur fond de tensions

Une partie de l’opposition mozambicaine et le président Daniel Chapo, ont entériné l’adoption d’un « pacte politique » contesté. Ils sont neuf signataires parmi lesquels on retrouve Albino Forquilha, leader du parti Podemos, ancien allié de Venancio Mondlane lors des dernières élections. Toutefois, la décision de Podemos de siéger à l’Assemblée nationale a été perçue comme une trahison par Mondlane, qui a rompu définitivement avec le parti.
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Dans son discours, Albino Forquilha a plaidé pour un «Mozambique développé et réconcilié», appelant la population à faire preuve de « bonne volonté » pour mettre fin aux crises du pays. Il a insisté sur la nécessité de privilégier les intérêts nationaux au détriment des divisions partisanes : «Nous devons tracer un chemin vers un Mozambique uni, prospère et développé. Il faut dépasser une fois pour toutes les crises récurrentes. On ne peut pas normaliser les troubles à l’ordre public qui entravent la libre circulation des personnes.»
Un appel à la réconciliation
De son coté le président Daniel Chapo, issu du Frelimo, a appelé à la «réconciliation» et a condamné les «manifestations violentes, illégales, voire criminelles» qui ont secoué le pays ces derniers mois. Selon lui, ce pacte représente un cadre de dialogue inclusif, «tous les Mozambicains ont leur place dans ce dialogue national, y compris ceux qui se disent manifestants, qu’ils soient affiliés à un parti ou non. Nous appelons à créer et à consolider un système politique pluraliste et démocratique.»
Manifestation réprimée
Alors même que ce pacte était signé, une manifestation de soutien à Venancio Mondlane rassemblait des centaines de personnes dans les rues de Maputo. Cependant, la mobilisation a été brutalement interrompue par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de balles réelles et de gaz lacrymogènes pour disperser le cortège. Les partisans de Mondlane dénoncent «une embuscade» contre leur leader.
Selon l’ONG locale Plataforma Decide, au moins 16 manifestants ont été blessés lors de cette intervention musclée. Ces violences reflètent les tensions persistantes entre le gouvernement et l’opposition, alors que le Mozambique peine à trouver un équilibre politique stable.