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Le conflit entre les taxis et les VTC s’est intensifié depuis que les applications de transport ont pris place au Maroc. Après Uber, qui a d’ailleurs mis fin à son activité en 2018, les plateformes à l’origine de ce phénomène se sont multipliées, telles Careem, Heetch et autres.
Ces nouveaux modes de transport alternatifs n’ont jamais été du goût des taximen. Ces derniers ont manifesté à maintes reprises, en appelant les autorités à agir pour mettre de l’ordre dans le secteur. En attendant, ils continent leur chasse aux sorcières, qui se termine souvent dans la violence.
Ce que les taxis reprochent aux VTC
Tout a commencé en 2015 après l’installation du géant américain Uber au Maroc, qu’il quitte d’ailleurs trois ans après, mais pas de façon définitive puisque, en 2019, Uber achète la plate-forme émiratie Careem, qui opère jusqu’à présent. Depuis, plusieurs applications ont été lancées, comme Roby, Yassir, Heetch, InDriver…profitant des nombreuses failles du secteur et surtout d’un vide juridique.
Les crispations entre les deux parties sont essentiellement économiques. Les applications sont accusées d’avoir tué le monopole des taxis et les professionnels du secteur les considèrent comme “une menace” à leur industrie.
D’ailleurs, depuis que les sociétés de VTC se sont installées au Maroc, leurs chauffeurs ont fait l’objet de bon nombre d’agressions de la part des taximen. Ces derniers estiment qu’on leur fait une concurrence déloyale, car ils disposent d’un agrément, d’un permis de confiance et d’une carte professionnelle, contrairement aux autres.
Autre raison de ce conflit : les tarifs. En commandant un taxi via une application, le client paye plus cher certes, mais en contrepartie, il bénéficie d’un service de qualité. C’est ce que les chauffeurs de taxis ne digèrent pas, en observant un prix plus élevé chez leurs concurrents pour la même course.
Lire aussi : Tout savoir sur les «Uber files»
Faille juridique
La loi 16-99, relative aux transports par véhicules automobiles sur route qui régit la profession, n’intègre pas ce nouveau mode de transport. Un vide juridique qui profite à ces nouveaux arrivants.
En principe, rien n’interdit aux sociétés de VTC d’opérer au Maroc. La preuve, les applications mobiles sont opérationnelles et elles sont considérées comme des sociétés technologiques fournissant une prestation, comme Glovo ou autre application de livraison.
Si les syndicats de taxis sont radicalement opposés à l’idée de laisser ces plateformes exercer leur activité, les VTC sont, quant à eux, pour la création d’une vraie réforme pour faire jouer la concurrence de façon saine. Ils argument leur position par les avantages qu’ils créent, notamment pour le marché de l’emploi.
Lire aussi : Uber rachète Careem à plus de 3 milliards de dollars
Faible couverture nationale
Selon une récente étude dévoilée par le Groupe Sunergia, spécialiste en études marketing, seulement 4,5% des Marocains utilisent les services de VTC. Pour les non motorisés, ce taux monte à 10%. Menée auprès d’un échantillon de 1.005 personnes âgées de plus de 15 ans, l’étude s’est penchée sur les freins d’utilisation de ces services au Maroc.
Elle révèle, en premier lieu, que les applications Careem et Heetch, qui dominent le marché, ne sont présentes que dans quelques villes seulement, à savoir Rabat, Casablanca, Tanger et Marrakech.
Concernant les taux d’utilisation, ils varient selon les villes où sont implantées ces applications de transport. Ainsi, Rabat semble enregistrer un taux d’utilisation bien supérieur aux autres villes avec 15%, contre 5% à Casablanca, 4% à Tanger et 2% à Marrakech. De plus, il semblerait que les applications de transports soient davantage utilisées par des femmes (79%), âgées de 18 à 34 ans (57%).
Par ailleurs, l’étude relève diverses raisons pour lesquelles la grande majorité des personnes sondées non motorisées (31%), n’utilisent pas ces applications. D’abord, les applications de transport souffrent d’un manque de notoriété auprès d’eux, puisque près d’un quart déclarent ne pas les utiliser parce qu’ils ne les connaissent pas (24%). L’autre raison : la faible couverture nationale.
Enfin, Il convient de rappeler que ces tensions ne sont pas exclusives au Maroc. Les désaccords sur ce sujet et les textes de loi controversés font débat dans plusieurs pays, comme la France et les États-Unis.
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