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Santé publique : dépistage massif et vaccination contre la rougeole

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Face à un taux alarmant de couverture vaccinale contre la rougeole en dessous de 50% dans certaines régions, une vaste campagne de dépistage et de vaccination a été lancée cette semaine à Chichaoua, sous la direction du ministère de la Santé et de la Protection sociale et supervisée par Mohamed El Mous. Dans un entretien exclusif, le Dr Tayeb Hamdi souligne la gravité de la situation et l’urgence d’atteindre un taux de couverture de 95% pour prévenir de futures épidémies. Cette mobilisation sanitaire, ciblant notamment les zones rurales, vise à rectifier les lacunes dans l’accès aux vaccins et à combattre les idées reçues qui nuisent à la vaccination.

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Cette semaine, la province de Chichaoua a été le théâtre d’une importante campagne de dépistage de la rougeole, dirigée par les équipes de santé locales avec l’appui du ministère de la Santé et de la Protection sociale. L’opération a ciblé particulièrement les douars où le taux d’infection est préoccupant, dans le but de détecter et de traiter efficacement les cas de cette maladie, localement appelée «bouhemroune».

Mohamed El Mous, délégué du ministère dans la région, a précisé que l’effort a mobilisé une grande partie des ressources humaines du secteur santé pour une couverture exhaustive des zones rurales concernées. Il a également tenu à corriger certaines rumeurs, affirmant que la rougeole n’épargne ni adultes ni enfants, et que tout diagnostic positif entraîne une prise en charge immédiate, conforme aux protocoles établis.

En réponse aux spéculations sur des décès dus à la rougeole, El Mous a clarifié que la communication des bilans ne relève pas de ses attributions. Le responsable a réaffirmé son engagement dans la supervision active des opérations de terrain, en particulier dans des localités comme Imintanoute, Mejjat, Mtouga et Chichaoua.

Lire aussi : Rougeole à Chichaoua : appel à l’action face à une tragédie sanitaire

Vaccination renforcée pour prévenir la rougeole

Parallèlement à la détection, une vaste initiative de vaccination est en cours pour immuniser enfants et adultes encore non protégés. Cette action répond à l’alerte récente de plusieurs ONG locales, qui ont exhorté à une intensification de la vaccination et à l’amélioration de l’accès aux soins dans ces zones éloignées pour prévenir d’éventuelles victimes supplémentaires.

Le ministère a également souligné l’importance de la vaccination dans la prévention de la rougeole, rappelant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale un recul global des efforts de surveillance et une baisse de l’immunisation. Dans ce contexte, le ministère a lancé une campagne nationale pour rehausser les taux de vaccination à leur niveau d’avant la pandémie de Covid-19.

El Mous appelle la population à amener toute personne présentant des symptômes de la rougeole au centre de santé le plus proche et à éviter les traitements traditionnels non éprouvés. Il encourage également les parents à vérifier que leurs enfants ont bien reçu les doses de vaccin requises, disponibles gratuitement dans les centres de santé, pour garantir une protection optimale contre ce virus potentiellement mortel.

50% seulement des doses administrées

Contacté par LeBrief, le Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, a soulevé des questions importantes concernant la vaccination contre la rougeole. «Pourquoi seulement 50% de la population a-t-elle reçu les doses de vaccins, alors qu’ils sont disponibles gratuitement ?» s’interroge-t-il. Selon lui, les raisons de cette couverture vaccinale insuffisante ne sont pas clairement identifiées. Est-ce dû à une réticence des parents à vacciner leurs enfants, ou à des défaillances dans le système de santé qui n’a pas réussi à administrer les vaccins à l’ensemble de la population ?

«Ce qui est certain», poursuit-il, «c’est que nous avons un taux de couverture de 50% dans les zones actuellement touchées par des épidémies de rougeole». Il note également que dans d’autres régions du Royaume, les taux de vaccination restent préoccupants. Dr Hamdi insiste sur la nécessité urgente d’intensifier les efforts de vaccination dans tout le pays pour remédier à ces lacunes.

Lire aussi : Tout comprendre sur le retour de la rougeole

Une menace grave nécessitant une couverture vaccinale élevée

Dans la continuation de notre entretien avec le Dr Hamdi, l’accent a été mis sur la gravité et la contagiosité de la rougeole. «C’est une maladie infectieuse, virale, extrêmement contagieuse», explique-t-il. «Un seul enfant atteint peut infecter jusqu’à vingt personnes non immunisées autour de lui». Il souligne que la maladie est loin d’être bénigne, rappelant qu’elle est responsable de centaines de milliers de décès annuels à l’échelle mondiale et peut entraîner de sévères complications, notamment cérébrales et oculaires.

Pour contrer cette menace, le Dr Hamdi insiste sur l’importance de la vaccination : «Pour protéger nos enfants, il est impératif qu’ils reçoivent deux doses de vaccin, une durant la première année et une autre durant la deuxième année de leur vie. Une seule dose n’est pas suffisante». Il ajoute que pour prévenir les épidémies de rougeole, un taux de couverture vaccinale supérieur à 95% est nécessaire.

«Pourquoi observons-nous des résurgences de la maladie ?» interroge-t-il. Il note que dans des pays comme les États-Unis, le Canada et en Europe, la rougeole fait son retour, car de nombreux parents, pensant que la maladie appartient au passé, négligent de vacciner leurs enfants. «Chaque fois que le taux de couverture baisse, la maladie se propage».

Au Maroc, une enquête menée par le ministère de la Santé a révélé que seulement 50% de la population est vaccinée contre la rougeole, bien en deçà du seuil de 95% nécessaire pour protéger l’ensemble de la population. Face à cette situation, le Dr Hamdi appelle à une action immédiate : «Il est important de poursuivre et intensifier la campagne de vaccination déjà entamée par le ministère de la Santé, de motiver les parents à vacciner leurs enfants avec les deux doses requises, et de s’assurer que le parcours vaccinal soit complété ou initié sans délai».

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