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Résolution de l’ONU sur le Sahara : le triomphe de l’initiative marocaine

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Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a pris la décision de prolonger d’une année le mandat de la MINURSO, tout en réaffirmant l’importance de l’initiative marocaine d’autonomie comme une base sérieuse pour clore le différend régional autour du Sahara. La résolution, adoptée par 13 voix pour et deux abstentions, marque une étape significative dans la quête d’une solution réaliste, pragmatique et durable pour cette question. Les détails.

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Hier, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a décidé de prolonger le mandat de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour une année supplémentaire, soit jusqu’au 31 octobre 2024. La résolution 2703 a été rédigée principalement par les États-Unis et a reçu un soutien massif avec 13 voix en faveur et seulement deux abstentions. Une décision qui met en évidence l’engagement de la communauté internationale à trouver une solution pacifique et durable au différend du Sahara.

L’élément le plus notable de cette résolution est la réaffirmation de la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie comme base sérieuse et crédible pour résoudre le conflit. L’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 a reçu un soutien constant des Nations-Unies. Elle est reconnue comme une proposition viable et une piste prometteuse pour parvenir à un règlement mutuellement acceptable.

Lire aussi : Différend autour du Sahara : voici les points clés du rapport du SG de l’ONU

Soutien massif à la nouvelle résolution

Cette résolution a été approuvée massivement, avec un soutien solide de la majorité des membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Royaume-Uni et France) ainsi que de la plupart des membres élus pour un mandat de deux ans. Parmi ces membres élus figurent l’Albanie, le Brésil, les Émirats arabes unis, l’Équateur, le Gabon, le Ghana, le Japon, Malte et la Suisse.

Cependant, deux pays se sont abstenus lors du vote, à savoir la Russie, en tant que membre permanent, et le Mozambique, en tant que membre non permanent. Ces deux pays avaient tenté d’apporter des modifications au projet de résolution proposé, mais leurs propositions n’ont pas été acceptées, ce qui a conduit à la soumission du texte original au vote.

La décision de l’abstention de la Russie a été justifiée par Dmitry Polyanskiy, le représentant permanent adjoint de la Russie aux Nations-Unies. Selon ses déclarations, la résolution présentée ne reflète pas la situation réelle sur le terrain au Sahara et ne contribue pas aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan De Mistura. La Russie plaide en faveur de négociations entre le Maroc et le Polisario en vue de parvenir à une solution acceptée par toutes les parties. Une option rejetée par le Conseil de sécurité, qui insiste sur la participation de toutes les parties concernées.

L’autre préoccupation de la Russie était les nombreuses références au format des tables rondes, qu’elle considérait comme obsolètes et limitant les efforts de l’envoyé personnel. La Russie a exprimé sa position constante sur le règlement de la question du Sahara et son soutien continu au travail de la MINURSO, qui joue un rôle crucial dans la création d’un environnement propice à la reprise du dialogue entre les parties au conflit.

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Le Maroc salue l’adoption de cette résolution

Le Maroc se réjouit de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de cette résolution. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger souligne que cette décision s’inscrit dans un contexte de soutien international croissant à l’initiative marocaine d’autonomie. Il mentionne également l’ouverture de plus de trente consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, renforçant ainsi la présence internationale du Maroc. De plus, il indique la non-reconnaissance de plus de 84% des États membres de l’ONU de l’entité fantoche. Le ministère met aussi en avant l’amélioration économique et sociale de la région grâce au Nouveau Modèle de Développement (NMD) pour les provinces du sud, ce qui renforce l’approche du Maroc dans le traitement de cette question.

Selon le Maroc, cette nouvelle résolution a apporté une clarté essentielle quant aux acteurs impliqués dans le processus politique. Elle a insisté sur la responsabilité politique, juridique et morale de ces acteurs dans la quête d’une solution définitive au conflit régional du Sahara. L’Algérie, en particulier, a été mentionnée à six reprises, soulignant son rôle central dans ce différend artificiel.

La diplomatie marocaine constate également que de nombreux pays à travers le monde expriment un soutien clair en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie, reconnue comme «sérieuse et crédible», et la considèrent comme une base incontournable pour résoudre ce différend régional.

Enfin, la même source fait savoir que la résolution adoptée a émis une mise en garde envers le Polisario concernant ses violations et les restrictions imposées à la liberté de circulation de la MINURSO. Elle a aussi réitéré la demande faite à l’Algérie de permettre l’enregistrement des populations des camps de Tindouf.

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La France soutient la reprise des tables rondes

Suite à l’adoption de cette résolution, la France a pris une position claire en faveur de la reprise des discussions entre toutes les parties impliquées dans le différend autour du Sahara, en utilisant le modèle des tables rondes. Devant les membres du Conseil de sécurité, le représentant permanent de la France aux Nations unies, Nicolas de Rivière, a exprimé le soutien de Paris au plan d’autonomie proposé par le Maroc, qu’il considère comme la solution politique la plus appropriée pour résoudre ce conflit.

Nicolas de Rivière a également souligné le soutien de la France aux efforts de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU et a salué les consultations qu’il a menées dans la région, qualifiant ces démarches de «positives». Il a pareillement rappelé les préoccupations de la France concernant les violations du cessez-le-feu par le groupe armé Polisario. En conséquence, la France a appelé les responsables de ces violations à mettre en œuvre pleinement l’accord de cessez-le-feu afin de faciliter la poursuite du processus politique.

Dans son commentaire, le diplomate français a réitéré l’engagement de la France en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conforme aux résolutions du Conseil de sécurité. Il a aussi souligné le soutien historique et constant de la France au plan d’autonomie marocain.

En somme, cette résolution est un pas en avant significatif dans la recherche d’une résolution pacifique du différend autour du Sahara. Elle reflète l’engagement continu de la communauté internationale à soutenir une solution négociée et à encourager toutes les parties à s’engager de manière constructive dans le processus politique. La prorogation du mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire offre ainsi une opportunité précieuse pour poursuivre ces efforts en vue de parvenir à une solution durable et mutuellement acceptable.

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