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Réforme de l’éducation : entre avancées concrètes et nouveaux projets ambitieux

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Image d'illustration d'une classe de primaire © DR

Alors que le Maroc s’engage résolument dans la réforme de son système éducatif, les projets se multiplient dans diverses régions. La visite du ministre de l’Éducation à Tétouan et le colloque organisé à Fès témoignent des avancées concrètes, des défis à relever et des perspectives d’avenir pour un enseignement de qualité, adapté aux exigences de la société et du marché de l’emploi.

Dans le cadre de la feuille de route 2022-2026 pour la réforme du système éducatif, plusieurs actions et projets sont en cours à travers le Maroc. La visite de terrain du ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Berrada, à Tétouan, ainsi que le colloque scientifique organisé à Fès, illustrent les différentes facettes de cette transformation ambitieuse. Ces événements ont permis de faire le point sur les réalisations actuelles, mais aussi de réfléchir aux défis futurs. L’objectif : moderniser un système éducatif jugé essentiel pour accompagner le développement du pays et répondre aux attentes des jeunes générations.

Des écoles pionnières à Tétouan : un modèle d’innovation pédagogique

La visite de Berrada à Tétouan a permis de mettre en avant les efforts réalisés pour mettre en œuvre les projets d’écoles pionnières, qui font figure de laboratoire pour l’innovation pédagogique dans le cadre de la réforme. Ces écoles, au nombre de 64 dans la province, ont été créées pour expérimenter des approches pédagogiques modernes et adaptées aux besoins spécifiques des élèves, notamment en matière d’apprentissage des fondamentaux (lecture, écriture, mathématiques). Et l’école primaire Ibn Khaldoun, qui fait partie de ces établissements, est un exemple concret de l’application de nouvelles méthodes d’enseignement. Le ministère vise à étendre ce modèle à 111 écoles dans un avenir proche, pour toucher un plus grand nombre d’élèves et offrir une éducation de qualité, quels que soient le lieu et le milieu social.

Lors de sa visite, le ministre a également pris connaissance des projets parascolaires et des programmes visant à renforcer la maîtrise des compétences de base. Ces initiatives montrent bien la volonté de former des citoyens compétents et bien préparés face aux défis de la société actuelle. Les écoles pionnières ne sont pas seulement un modèle pédagogique, mais également un modèle d’organisation, d’infrastructure et de gestion, avec des équipements modernes et des enseignants formés aux nouvelles pratiques.

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Modernisation des infrastructures administratives : un gage de performance

Au-delà des écoles, la réforme s’étend également aux infrastructures administratives, un domaine essentiel pour améliorer l’efficacité du système éducatif. À Tétouan, Berrada a visité le chantier du nouveau siège de la direction provinciale de l’Éducation nationale. Ce projet, doté d’une enveloppe budgétaire de 7,8 millions de dirhams, vise à offrir un cadre de travail plus moderne et mieux adapté aux besoins administratifs du secteur éducatif. Un tel investissement montre la volonté gouvernemental de renforcer l’administration scolaire et de moderniser les infrastructures afin d’améliorer la gestion des établissements et la qualité des services offerts aux usagers.

En parallèle, des travaux de mise à niveau ont été lancés pour améliorer les services administratifs à l’Académie régionale de l’Éducation et de la Formation (AREF) à Tétouan. La construction d’un nouvel espace pour le Centre régional des examens, doté d’une enveloppe de plus de 6,5 millions de dirhams, vise à répondre aux besoins croissants en matière d’organisation des examens et concours, avec un nombre de candidats en constante augmentation. Ces projets permettent non seulement d’améliorer l’efficience du système administratif, mais aussi de garantir des conditions optimales pour les élèves et les enseignants, facilitant ainsi le bon déroulement des examens et la gestion des ressources.

Le colloque de Fès : réinventer l’enseignement supérieur

Parallèlement aux projets pédagogiques dans les écoles primaires et secondaires, la réforme du système éducatif marocain s’étend également à l’enseignement supérieur. À cet égard, un colloque international intitulé « Penser les enseignements transversaux à l’Université marocaine – Sens, Enjeux et Dispositifs » s’est ouvert jeudi 12 décembre à Fès, réunissant des experts nationaux et internationaux pour discuter de l’avenir de l’université marocaine et de son rôle dans la société. Cet événement, organisé jusqu’au 14 décembre, est une occasion importante de réfléchir aux défis de l’enseignement supérieur au Maroc et de proposer des solutions adaptées aux besoins actuels et futurs du pays.

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Le président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, Mustapha Ijjaali, a souligné la portée de cette rencontre, affirmant que l’université est un pilier fondamental pour la construction sociétale et un moteur de développement social, culturel et économique. Dans son discours d’ouverture, il a mis l’accent sur la nécessité d’une pédagogie renouvelée et d’une offre de formation élargie, adaptée aux réalités du monde contemporain. Selon lui, l’ambition de l’USMBA est de devenir « l’Université de Demain« , un modèle d’excellence qui mise sur l’innovation et sur un dialogue interdisciplinaire pour mieux préparer les étudiants aux défis du 21e siècle. Ce colloque s’inscrit ainsi dans la démarche globale de la réforme, qui cherche à renforcer les compétences transversales des étudiants pour mieux les préparer à leur insertion professionnelle et répondre aux exigences du marché du travail.

Le colloque a également permis d’aborder des thématiques telles que l’intégration des enseignements transversaux dans les cursus universitaires. Ces enseignements, qui permettent aux étudiants d’acquérir des compétences essentielles en dehors de leurs spécialités, sont désormais perçus comme un moyen de répondre aux défis de la globalisation et de l’évolution rapide des métiers.

Une autre dimension de ce colloque a été l’hommage rendu à Hassan Esmili, une figure emblématique du paysage éducatif et culturel marocain, pour ses nombreuses contributions à l’enseignement et à la recherche. Esmili, linguiste de formation et directeur du Pôle Études, Recherche et Appui aux Instances du Conseil au Conseil Supérieur de l’Éducation, a consacré sa carrière à l’amélioration de l’enseignement et à la mise en valeur de la langue et de la culture marocaines. L’hommage rendu à cet universitaire a été l’occasion de célébrer son rôle essentiel dans le développement de l’enseignement du français au Maroc et sa contribution à l’essor de la télévision éducative et culturelle dans le pays.

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