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Mauritanie : 20 ans de prison requis contre Mohamed Ould Abdel Aziz

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Dans une affaire judiciaire d’importance en Mauritanie, le procureur a recommandé une peine de 20 ans de prison ferme pour l’ancien président du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz. Les accusations portées à son encontre concernent des abus de pouvoir visant à amasser une immense fortune personnelle.

Lors des débats au tribunal de Nouakchott, le magistrat Ahmed Ould Moustapha a déclaré que toutes les preuves à la disposition de la justice soutenaient l’inculpation de l’ancien chef de l’État. Selon le procureur, Mohamed Ould Abdel Aziz aurait accumulé une richesse substantielle qui ne pouvait être justifiée par ses revenus légaux, en plus d’avoir exercé des activités commerciales incompatibles avec ses fonctions présidentielles. Cette accumulation de richesse est considérée comme un enrichissement illicite, en violation de la loi.

Le procureur a également requis la confiscation des biens de l’ancien président, soulignant que Mohamed Ould Abdel Aziz avait dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, une période caractérisée par des bouleversements politiques et des menaces terroristes, mais qui avait retrouvé la stabilité sous sa direction.

Charges retenues contre Mohamed Ould Abdel Aziz

L’ancien président fait face à des accusations d’«enrichissement illicite», «abus de fonctions», «trafic d’influence» et «blanchiment», aux côtés de dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires.

Au moment de son inculpation en mars 2021, Mohamed Ould Abdel Aziz, fils de commerçant, aurait constitué un patrimoine et un capital évalués à 67 millions d’euros. Il est ainsi devenu l’un des rares anciens chefs d’État à être confronté à la justice pour des allégations d’enrichissement illicite pendant son mandat.

L’ancien président a refusé de fournir des explications sur l’origine de sa fortune, affirmant qu’il s’agit d’une conspiration visant à l’écarter de la vie politique. Lors de son réquisitoire, le procureur a demandé des peines de 10 ans de prison ferme pour les deux anciens Premiers ministres, deux ministres et la confiscation de leurs biens, tandis que les autres prévenus risquent cinq ans de prison.

Le début de la fin

Après plus de dix ans à la tête de la Mauritanie, un vaste pays sahélien comptant 4,5 millions d’habitants, Mohamed Ould Abdel Aziz a vu sa position décliner sous son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son ancien complice dans le coup d’État qui l’avait porté au pouvoir en 2008, et qui est devenu son successeur après des élections marquant la première transition non imposée par la force dans un pays souvent en proie à des coups d’État depuis son indépendance.

Le successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz a toujours nié toute ingérence dans cette affaire. Le procès se poursuit, avec une quarantaine de défenseurs prêts à présenter leurs arguments. La date du jugement reste pour l’instant inconnue.