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Les réformes menées et les efforts fournis par le Maroc pour muscler son arsenal juridique en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux ont porté leur fruit. Le Groupe d’action financière (GAFI), réuni en plénière la semaine dernière à Paris, a décidé à l’unanimité de sortir le Royaume de sa liste grise, considérant que le gouvernement a honoré ses engagements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme.
Le Maroc ferme ainsi la parenthèse d’une présence dans cette liste qui a duré deux ans. Une avancée majeure qui renforcera sans doute son image à l’échelle internationale et devrait lui permettre de poursuivre l’attraction des investissements directs.
Lire aussi : Lutte contre le blanchiment d’argent : le Maroc bon élève ?
Des efforts honorés, selon Akhannouch
La décision du GAFI survient suite aux conclusions positives contenues dans le rapport des experts du groupe, sanctionnant leur visite d’inspection au Royaume en janvier dernier.
Le document a relevé les progrès considérables accomplis par le Maroc en ce qui concerne la correction des défaillances relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ce que reprochaient les experts du GAFI au pays depuis 2021.
En réaction à cette bonne nouvelle, Aziz Akhannouch a souligné que «cette sortie vient couronner les efforts et actions proactives du Royaume qui ont porté sur une batterie de mesures législatives, organisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et institutions nationales concernées».
Pour le chef du gouvernement, c’est une performance à saluer puisque les résultats sont bénéfiques pour l’économie du pays. À cette occasion, il a tenu à féliciter le gouvernement ainsi que toutes les parties ayant contribué à la réalisation de cet objectif, tout en assurant que le but est de consolider cette position.
Selon lui, la sortie du Maroc de la liste grise aura un impact positif sur les notations souveraines et les notations des banques locales. Surtout, elle renforcera l’image du pays et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers souhaitant opérer sur le territoire marocain.
En effet, le fait de ne plus être sous un suivi renforcé constitue un pari gagné et une occasion propice pour poursuivre l’attraction des investissements étrangers. Cela conforte également les bons choix opérés en matière de politique économique et confirme ainsi la pertinence des mesures prises en termes de gouvernance et de transparence fiscale, conformément aux normes internationales.
Pour le blanchiment comme pour le financement du terrorisme, le système de lutte mis en œuvre par les autorités à travers différents dispositifs et structures s’est donc avéré efficace à de nombreux égards. Il permet aujourd’hui au Maroc de disposer d’une logistique reconnue mondialement pour protéger le pays des effets néfastes de ces pratiques.
Il est à souligner que cette nouvelle prouesse vient s’ajouter aux nombreux classements internationaux établis par les institutions de rating qui placent le Maroc en pole position des pays où il fait bon investir.
Quel impact sur les investissements étrangers ?
Pour Driss Aissaoui, il s’agit d’une décision extrêmement importante. Car selon lui, le fait que le Maroc comptait parmi les pays qui ont des problèmes de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme était déjà une situation dommageable.
Interrogé par LeBrief, l’expert en économie souligne que cette sortie signifie que le Royaume est blanchi de tous les soupçons portés à son encontre. «Le Maroc est aujourd’hui capable de se défendre, de présenter son intégrité en tant que pays qui a une respectabilité fondamentale», explique-t-il.
Notre interlocuteur estime en effet que la présence du Maroc dans la liste grise du GAFI en 2021 était une erreur. «Ce fut véritablement un accident de parcours. Mais aujourd’hui, le Maroc est préparé à jouer pleinement son rôle de pays important qui se construit sur des bases, propres et seines», poursuit-il.
Quel impact aura cette décision sur l’économie nationale ? Pour Driss Aissaoui, le fait de ne plus être sous surveillance impactera les marchés financiers de manière très positifs. «Cela veut dire qu’on a donné un certificat de bonne conduite à un pays et c’est important pour le Maroc qui cherche à attirer des investisseurs extérieurs et à améliorer son positionnement par rapport à d’autres marchés», précise l’expert économique.
Aller de l’avant
Le Maroc a en effet besoin de cette bonne réputation. «C’est bien mérité», se félicite Aissaoui, qui n’hésite pas à rappeler l’importance de consolider ce positionnement afin d’augmenter la valeur du pays. En d’autres mots, les clients étrangers auront davantage de raisons de choisir le Maroc comme plateforme financière de choix.
Alors que le Maroc n’est plus compté parmi les pays qui ont des problèmes de réputation, il est aujourd’hui obligé d’aller de l’avant. «L’effort à faire tout de suite est de consolider cette situation et prouver ainsi que le Maroc peut construire son avenir indépendamment de toute image négative qui pourrait lui coller à la peau, afin de rester parmi les nations les plus modernes et crédibles, au niveau du bassin méditerranéen et d’Afrique de manière générale», indique l’économiste.
En sortant de la liste grise du GAFI, le Maroc a accompli des progrès notables. «Il n’est pas question aujourd’hui de parler de blanchiment d’agent ou de financement de terrorisme, surtout quand on parle d’un pays qui attire de gros investissements étrangers, en matière de construction automobile, en aéronautique ainsi que beaucoup de domaines qui font que le Maroc est un pays très suivi», conclut Driss Aissaoui.
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