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Ligue arabe : des tensions et des révélations

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Le Sommet de la Ligue arabe a démarré le 1ᵉʳ novembre à Alger. Ce rendez-vous, tant attendu, a réuni plus de représentants que de chefs d’État. Le Maroc est d’ailleurs représenté par son chef de diplomatie, Nasser Bourita. Le roi Mohammed VI a toutefois invité le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à venir au Royaume pour «dialoguer», malgré son absence au Sommet. Retour sur ce conclave arabe de grande envergure.

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Les travaux du Sommet de Ligue arabe ont commencé ce 1?? novembre et s’achèveront mercredi. Après une absence de trois ans, les chefs d’État et les représentants des pays arabes se sont réunis à Alger. En revanche, onze dirigeants n’ont pas fait le déplacement pour cette 31? réunion de haut niveau. Il s’agit du roi Mohammed VI, du prince héritier de l’Arabie saoudite, de l’émir du Bahreïn, du président des Émirats arabes unis, du roi de Jordanie, de l’émir du Koweït, du président du Liban et celui de la Libye, du sultan d’Oman, du président du Soudan et de celui du Yémen.

En dépit des tensions diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie, le roi Mohammed VI allait se rendre au Sommet auprès des autres dirigeants. Finalement, le Souverain, invité officiellement par le président algérien, Abdelmajid Tebboune, en septembre dernier, a manqué à l’appel. Cependant, il a invité le dirigeant algérien à venir «dialoguer» au Maroc, après qu’il a annulé sa participation.

Le Maroc est représenté par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, présent à Alger depuis samedi dernier. C’est d’ailleurs la première fois qu’un officiel marocain se rend dans le pays voisin, après que l’Algérie a mis fin aux relations diplomatiques avec le Royaume il y a plus d’un an. À l’occasion de l’ouverture de la 31? session du Sommet, Nasser Bourita et Abdelmadjid Tebboune se sont serrés la main en échangeant quelques mots.

Lire aussi : À Alger, poignée de main entre Nasser Bourita et Abdelmadjid Tebboune

Le lancement des piques continue…

Nasser Bourita a accordé une interview à la chaîne Sky news arabia où il a fait des révélations et a donné des précisions sur la non-participation du roi Mohammed VI. Il a confirmé qu’il était bien prévu que le Roi prenne part à cet évènement, qui se termine ce mercredi 2 novembre à Alger. «Le Roi a été parmi les premiers dirigeants à exprimer sa volonté de participer à ce sommet de la Ligue arabe et en a même informé plusieurs autres Rois et chefs d’État arabes», explique-t-il. Il ajoute : Toutefois, «les conditions n’ont pas été réunies» pour permettre le déplacement du Souverain.

Dans une autre interview accordée à Al Arabiya, Nasser Bourita a indiqué que «depuis des mois, le Maroc a informé qu’il y a des règles et des lignes rouges et il a reçu des garanties… (…) Pourquoi les frontières d’autres pays n’ont pas été manipulées ? Pourquoi le premier jour des réunions ? Pourquoi de la part d’une chaîne officielle ?», s’interroge-t-il. «Nous remarquons que la seule carte à qui on a mis des frontières, c’est celle du Maroc !». 

De son côté, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a affirmé, lors d’une interview accordée à la chaîne panarabe, Al-Hadath, que «la personne qui a accueilli le ministre marocain des Affaires étrangères à l’aéroport Houari Boumédiène est la même qui a accueilli l’ensemble des ministres des Affaires étrangères arabes à leur arrivée». Mais cette déclaration est contradictoire avec celle de Nasser Bourita, qui a fait état d’un accueil froid et non conforme aux usages protocolaires traditionnels.

Concernant le sujet de la carte rognée du Maroc, Lamamra a indiqué : «Franchement, je ne sais pas s’il y a eu une crise en lien avec ladite carte. Nous ne sommes pas dans un symposium lié à la géographie. Nous sommes dans une réunion d’États membres et j’ai appris l’information à travers le communiqué de la Ligue des États arabes», s’est-il justifié. «La ligue des États arabes ne cautionne aucune carte, c’est la tradition établie. Il n’y a qu’une seule carte du monde arabe sans frontières», a-t-il souligné, sans pour autant défendre son pays.

Lire aussi : Ligue arabe : les enjeux d’un Sommet boudé par des chefs d’État

Une possible reprise des relations diplomatiques ?

S’agissant de la rupture des liens diplomatiques entre le Royaume et l’Algérie, Nasser Bourita a clarifié que «le Maroc n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec l’Algérie. C’est cette dernière qui y a mis fin unilatéralement, exactement comme elle a fermé ses frontières» terrestres puis aériennes avec le Royaume. Mais cela n’empêche pas, que «la main du Maroc reste tendue en permanence au pays voisin, et récemment, le roi Mohammed VI l’a dit ouvertement, en assurant que l’Algérie ne sera jamais affectée par le moindre mal, de quelque ordre qu’il soit, venant du Maroc», assure Bourita.

Du côté algérien, Ramtane Lamamra a affirmé que le Souverain allait être reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune en personne sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumédiène d’Alger. Il ajoute que «cette réception allait être l’occasion d’entretiens en tête-à-tête entre le Roi et le président de la République, dans la salle d’honneur de l’aéroport. C’était prévu».

Ce mercredi marque la fin des travaux du Sommet de la Ligue arabe. Au cœur des discussions figurent plusieurs questions, notamment la cause palestinienne, sujet central, la guerre russo-ukrainienne et ses répercussions dans la région, ainsi que le dossier du terrorisme qui menace le Moyen-Orient.

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