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Jonattan Harroch : la chute d’un magnat du sport au Maroc

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Jonathan Harroch, PDG de City Club © DR

Pas de fumée sans feu. Depuis plusieurs mois, le nom de Jonattan Harroch créait la polémique, alimentée par des accusations de comportements douteux. L’arrestation de celui que l’on surnomme le « roi des salles » à Casablanca semble être le point de départ d’une série de scandales qui entachent déjà sa réputation.

Samedi, Jonattan Harroch, fondateur du groupe Nation Sportive, a été arrêté dans un palace de Casablanca. L’homme d’affaires se trouvait en compagnie de deux jeunes femmes et en possession de drogues, incluant de la cocaïne et de l’ecstasy. Cette interpellation marque un tournant pour Harroch, déjà sous le feu des critiques depuis plusieurs mois.

Placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête judiciaire supervisée par le parquet, Harroch est également visé par un avis de recherche pour émission de chèques sans provision. La gestion de l’affaire par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), spécialisée dans les crimes économiques et financiers, laisse entendre qu’il pourrait s’agir d’une affaire plus complexe. En attendant sa comparution devant le parquet, prévue ce mardi, la réputation de Harroch et de son groupe d’entreprises est sérieusement mise à mal.

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Jonattan Harroch : entre succès et controverse

Jonattan Harroch est un entrepreneur franco-marocain qui s’est imposé dans le secteur du fitness au Maroc en lançant City Club en 2013. Fort de 32 années d’expérience professionnelle, dont 15 consacrées à des projets au Maroc, il ouvre sa première salle avec une ambition claire : démocratiser la pratique sportive dans le pays. Son modèle, centré sur des abonnements à bas coût et l’accessibilité, permet à des milliers de Marocains d’accéder à des infrastructures modernes. En l’espace de dix ans, City Club s’est transformé en un réseau comptant plus de 40 salles, attirant plus d’un million de clients.

Avec la montée en puissance de ce réseau, Harroch a franchi une nouvelle étape en 2023 en lançant «Nation Sportive». Cette structure englobe différentes enseignes spécialisées comme Unique pour le segment premium et City Parc, axé sur les infrastructures en partenariat avec des collectivités locales. Cette diversification vise à offrir une expérience sportive complète et à renforcer la présence du groupe dans des villes à travers le Royaume. Nation Sportive ambitionne de toucher 1,5 million de Marocains en rendant le sport accessible, dans un cadre moderne et bien équipé​.

Cependant, cette expansion rapide n’a pas été exempte de controverses. Depuis plusieurs mois, Jonattan Harroch est la cible d’une influenceuse marocaine surnommée Tata Hala sur les réseaux sociaux. Cette dernière a lancé un appel au boycott de City Club. Elle l’accuse de comportements abusifs envers ses employés, incluant des licenciements injustifiés et des agressions verbales et physiques. Ces accusations, relayées sur les réseaux sociaux sous le hashtag #BoycottCityClub, ont d’ailleurs suscité une vague de critiques.

Face à ces attaques, Harroch a fermement nié les allégations et affirme que le boycott est une tentative orchestrée par ses concurrents pour saboter son succès. Il a initié des poursuites judiciaires pour diffamation. Mais malgré cette défense active, la polémique continue d’attirer l’attention du public.

Des dysfonctionnements plus larges

L’interpellation de Jonattan Harroch ne se limite pas à une affaire de possession de drogues ou de chèques sans provision. Elle soulève aussi des questions sur la gouvernance au sein de Nation Sportive et sur les défis rencontrés par les entreprises opérant dans le secteur sportif au Maroc. Les accusations de mauvaise gestion financière et les plaintes répétées pour non-paiement des salaires mettent en lumière les limites d’un modèle d’affaires à croissance rapide, mais potentiellement instable​.

Ce scandale intervient dans un contexte où les autorités marocaines tentent de réguler davantage les pratiques commerciales douteuses, notamment l’émission de chèques sans provision. Les répercussions de cette affaire pourraient donc avoir un impact durable non seulement sur l’image de Jonattan Harroch mais aussi sur l’avenir de son groupe et sur la confiance du public dans le secteur du fitness low-cost.

Dans l’attente des détails des charges retenues contre Harroch, qui seront dévoilés lors de sa comparution devant le parquet, la situation reste tendue. Les réseaux sociaux continuent de se faire l’écho des allégations à son encontre, et le hashtag #BoycottCityClub pourrait encore prendre de l’ampleur si aucune action corrective n’est entreprise rapidement. Quoi qu’il en soit, cette affaire marquera un tournant dans la carrière de l’homme d’affaires.

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