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En compagnie du Sénégal, des îles Caïmans et du Burkina Faso, le Maroc a été placé sous surveillance concernant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, en février de l’année précédente. Ce verdict a été prononcé par le Groupe d’action financière (GAFI), à l’issue d’une réunion plénière des délégués représentant les 205 membres du Réseau mondial, ainsi que les organisateurs qui ont le statut d’observateur de cet organisme. Il s’agit du Fonds monétaire international (FMI), de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de la Banque mondiale (BM).
Ajouté à la liste grise des pays présentant des déficiences stratégiques, le Maroc a pris l’engagement de mettre en œuvre des plans d’actions pour contrer ces activités illégales. Il s’est fixé comme objectif d’améliorer sa situation, en respectant les délais impartis.
Ladite liste se compose de 19 pays et régions. Selon le GAFI, ces États ne respectent pas les règles internationales de lutte contre ces actes. Il précise également que les lacunes ont été repérées au niveau des renseignements financiers et de la conservation des informations des bénéficiaires réels du blanchiment et du financement du terrorisme.
Le Maroc est pays membre fondateur du GAFI Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN). Son ajout à la liste grise est dû à la faiblesse de ses résultats immédiats et son manque d’efficacité concernant les jugements et condamnations de ce genre d’activités frauduleuses. «Cette situation est due à un vide juridique et elle sera bientôt réglée. En effet, le projet de loi 12/18, amendant la loi 43-05 relative au blanchiment de capitaux, est bien avancé dans le circuit d’adoption», avait expliqué la cellule marocaine de lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme au média les Inspirations ÉCO.
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L’engagement du Maroc par rapport à ce verdict
Sortir de cette liste est l’objectif du Maroc. En effet, il s’est engagé dans un plan d’action pour remédier à toutes ces lacunes, afin de renforcer l’efficacité de son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.
Le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, avait expliqué la position du Maroc concernant ce sujet. Lors d’un point avec la presse, suivant la réunion du Conseil de la Banque centrale, il a soulevé qu’«un travail colossal a été fait jusqu’ici par l’ensemble des parties prenantes. Maintenant, il reste encore à appliquer quelques recommandations, qui se comptent sur le bout des doigts – ce que j’appelle les derniers 100 mètres – pour que le Maroc ne soit plus sur la liste grise dès septembre, au plus tard». Une révélation qui témoigne la volonté du Maroc de quitter cette liste qui constitue un point négatif de son parcours.
Par ailleurs, le Maroc avait entamé les négociations avec le FMI pour l’octroi de la ligne de crédit modulable. Cependant, la présence du Maroc sur la liste grise du GAFI lui joue des tours. Le représentant du FMI au Maroc, Roberto Cardarelli, avait souligné que «cette situation soulève une problématique liée à la possibilité de conclure que le Maroc a un cadre de supervision financière très fort. Sur la base de la position du Maroc sur la liste grise, l’on peut conclure qu’il y a encore des choses à faire avant d’affirmer que le Royaume a un cadre de sécurité financière très fort».
Pour rappel, le Royaume avait publié son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en 2019. Une année après, le ministre de la Justice avait présenté le projet de loi n°12-18 modifiant et complétant le Code pénal et la loi n°43.05 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux. Le GAFI reconnaitra donc les efforts déployés par le Maroc et le supprimera de la liste grise ? Reste à suivre, de près, l’évolution de cette affaire.
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