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Éducation : des « Écoles pionnières » dès la prochaine rentrée scolaire

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Dès la prochaine rentrée scolaire, le projet « Écoles pionnières » sera déployé dans près de 628 écoles primaires publiques au profit de 322.000 élèves. C’est ce qu’a annoncé le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, mardi 23 mai. Misant sur quatre composantes essentielles, le projet sera axé sur un programme de remédiation massif, l’utilisation de méthodes d’enseignement efficaces, la spécialisation des enseignants, ainsi que sur la gestion des établissements.

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L’éducation et la formation sont érigées en priorité absolue au Maroc. Dans le but d’améliorer la qualité des apprentissages de base, de réduire la déperdition scolaire et de participer à l’épanouissement des élèves, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé le déploiement, pour la rentrée scolaire 2023/2024, du projet « Écoles pionnières » dans les établissements primaires publics.

Dans un communiqué publié mardi 23 mai, la tutelle indique que ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026 pour une école de qualité pour tous, afin d’améliorer les apprentissages de base des élèves en adoptant de nouvelles méthodes et approches pédagogiques efficaces. Il vise à «jeter les fondations de l’école publique du futur basée sur une approche participative répondant aux attentes des élèves, de leurs parents et des cadres pédagogiques», souligne la même source.

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628 écoles bénéficiaires

Le modèle des « Écoles pionnières » implique une transformation globale de la performance des établissements qui repose sur l’engagement volontaire de l’équipe pédagogique et la mise à disposition de ressources pédagogiques, numériques et matérielles au service de la réussite des élèves.

Un dispositif de formation certifiante et d’accompagnement de proximité est mis en place pour aider les enseignants à adopter des pratiques efficaces en classe dont l’impact est démontré par la recherche scientifique. Les améliorations des apprentissages des élèves seront mesurées et suivies de manière régulière à travers des évaluations objectives.

Ainsi, le déploiement de ce projet s’effectuera, dans le cadre d’une phase de démarrage, dans 628 écoles primaires publiques, dans les milieux urbain, semi-urbain et rural, avec un nombre de bénéficiaires à hauteur de 322.000 élèves, en plus de la participation volontaire et la mobilisation de 10.700 enseignants. Le projet fait aussi appel à 158 inspecteurs pédagogiques pour encadrement et accompagnement dans la mise en œuvre. L’extension du projet à la majorité des établissements primaires publics se fera graduellement à raison de 2.000 par an, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026.

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Quatre composantes-clés

Le modèle « Écoles pionnières » a été conçu selon une approche multidimensionnelle couvrant les trois axes de la Feuille de route 2022-2026, à savoir: l’élève, l’enseignant, et l’école.

Les équipes pédagogiques engagées dans ce processus mettront en œuvre quatre composantes-clés, à savoir, un programme de remédiation massif visant à corriger les lacunes fondamentales des élèves en lecture et en calcul. La mise en œuvre de cette composante s’appuie sur la méthode TaRL (Teaching at the right level), dont l’impact positif a été établi dans le cadre d’un projet expérimental. Tous les élèves pourront bénéficier de la remédiation de manière quotidienne et intensive durant le mois de septembre et de manière hebdomadaire tout au long de l’année au profit des élèves en difficulté. L’ambition est d’éradiquer à terme les grandes difficultés d’apprentissage qui concernent aujourd’hui plus de la moitié des apprenants.

En outre, il s’agit de la mise en œuvre de méthodes d’enseignement efficaces en classe dont les effets positifs sur les apprentissages sont prouvés par la recherche scientifique. Ces méthodes sont fondées sur le principe de la progressivité des apprentissages : «on ne passe à l’étape suivante de la leçon qu’après avoir vérifié la compréhension de l’ensemble des élèves», relève la même source. Cette approche dite « préventive » permet d’éviter l’accumulation de nouvelles lacunes. Pour mettre en œuvre ces méthodes, les enseignants bénéficieront de ressources et de supports pédagogiques qui faciliteront les activités d’enseignement, d’une formation complète, ainsi que d’un accompagnement régulier au sein des classes.

De même, la 3e composante est relative à la spécialisation des enseignants dans les disciplines qui correspondent le mieux à leurs domaines de formation et de compétences. La mise en œuvre du dispositif de spécialisation est optionnelle et relève du choix de l’équipe pédagogique en fonction des caractéristiques propres à chaque établissement.

Enfin, il sera question de la gestion de l’établissement, notamment les conditions matérielles (état des classes et des sanitaires, la sécurité, l’hygiène, la qualité des équipements, la disponibilité du matériel didactique), la mise en œuvre du projet d’établissement, la relation avec les familles etc.

Par ailleurs, le département de Benmoussa explique que la mise en œuvre de ces quatre composantes précitées permettra aux établissements scolaires concernés d’obtenir le label « École pionnière ». Ce label donne droit à des incitations matérielles pour les membres de l’équipe pédagogique, et une indemnité individuelle de 10.000 DH nets par an, conformément à l’accord signé le 14 janvier 2023 entre le ministère et les partenaires sociaux.

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Maîtrise de la lecture : les élèves marocains se classent avant-derniers

Pour rappel, le Maroc s’est classé 56e sur 57 pays participant à la cinquième édition de l’étude internationale sur le progrès en littératie (PIRLS 2021). L’IEA (International Association for the Evaluation of Educational Achievement) a récemment publié les résultats de cette dernière édition à laquelle a participé un échantillon d’établissements scolaires en septembre 2021.

Le Maroc a participé à cette session avec des échantillons représentatifs de toutes les régions du Royaume, comprenant un total de 7.017 élèves du quatrième niveau de l’enseignement primaire, 7.017 parents et tuteurs, et 266 professeurs d’arabe représentant 266 écoles primaires. Le score moyen des élèves marocains est de 372 points, avec un écart de 128 points par rapport à la moyenne internationale fixée à 500 points.

Même si une légère amélioration a été constatée lors de la session 2021, avec une différence positive de 15 points et 47 points par rapport aux sessions précédentes de 2016 et 2011, respectivement, la performance globale des élèves marocains reste bien en deçà des performances souhaitées. Les résultats montrent que 59% des élèves se situent en dessous du niveau minimum de maîtrise de la lecture.

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