Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Changement climatique : un avenir périlleux pour le Maroc, selon la Banque mondiale

Changement climatique : un avenir périlleux pour le Maroc, selon la Banque mondiale

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Dans son dernier rapport sur le climat, le groupe de la Banque mondiale (BM) dresse une image sombre de l’avenir du Maroc face aux changements climatiques. Le Royaume serait confronté à des défis majeurs, notamment plus de périodes de sécheresse et d’aridité, plus de réchauffement climatique, pénurie d’eau, manque de pluviométrie, érosion des côtes, augmentation du niveau de mer… Afin d’éviter le pire, et pour protéger les secteurs clés de l’agriculture, de la pêche et de la santé, la BM souligne dans son étude un certain nombre de recommandations, dont l’adoption de techniques agricoles intelligentes et l’amélioration de la gestion des risques liés au changement climatique.

Temps de lecture : 5 minutes

Des jours sombres attendent leMaroc. C’est en tout cas ce qu’annonce le groupe de la Banque mondiale (BM) dans une étude, publiée en ce mois de février, consacrée au profil du Royaume face aux risques des changements climatiques. Selon l’institution internationale, «les tendances du changement climatique ont déjà exercé une pression sur les ressources naturelles du pays, affectant la résilience des écosystèmes forestiers et du secteur agricole, en particulier en raison de la rareté de l’eau».En se basant sur les données de la BM, le rapport prévoit des températures accrues dans toute la région de l’Afrique du Nord, avec une hausse de 1,5 °C à 3,5 °C d’ici le milieu du siècle, voire mêmede 5 °C d’ici la fin du siècle.

Au Maroc, l’intérieur du pays serait confronté à une progression rapide des effets du réchauffement climatique, qui entraîneront unediminution des précipitations moyennes de 10% à 20% et jusqu’à 30% pour la région saharienne. Les futures températures élevées devraient favoriser le taux d’évapotranspiration. Aussi, la multiplication des périodes d’aridité et de sécheresse affectera les ressources en eau du pays. L’étude précise que «même sans changement des précipitations, l’évaporation augmentera en raison de la hausse des températures et donc l’humidité de surface du sol diminuera, menaçant ainsi l’agriculture».

Les experts de la BM signalent qu’outre le risquede graves épisodes desécheresse et d’inondations, le changement climatique menace d’augmenter la fréquence et la dangerosité des événements météorologiques au Maroc, notamment la hausse du niveau de la merdans les zones côtières, et en particulier dans les zones urbaines. «On estime que 42% du littoral sera exposé à un risque élevé d’érosion et d’inondations d’ici 2030. Des secteurs clés tels que l’agriculture et l’élevage, la santé, les ressources en eau et le tourisme seront impactés», prévient la Banque mondiale. Et d’ajouter : «Environ 2/3 des plages du Maroc sont menacées d’érosion côtière». La BMévoque également les mauvaises pratiques de gestion de l’eau et de prise de décision du pays comme facteurs de détérioration du climat du Royaume.

Lire aussi :Gestion de l’eau au Maroc : le point sur la stratégie nationale 2009-2020

Les recommandations de la BM

Dans son rapport, le groupe d’experts de la BM a souligné une liste de recommandations pour pallier les risques «de réduction du rendement et de la rentabilité agricole, de la disparition de certaines régions fertiles, des effets sur les capacités de refroidissement des centrales électriques (le secteur de l’énergie) ainsi que des répercussions sur le secteur de la pêche, les forêts, la santé et le tourisme».Il note ainsi l’importance : de l’amélioration de «la compréhension de l’impact et de l’ampleur des événements liés au changement climatique à travers le pays» ; du renforcement «des capacités de surveillance environnementale pour une gestion environnementale plus efficace» ; de la consolidation «des investissements dans les stations météorologiques» ; ainsi quede l’élargissement du«système national de surveillance hydrométéorologique du pays».

La Banque mondiale préconise ausside renforcer la capacité technique du Maroc grâce à l’introductionde techniques d’agriculture plus intelligentes, à l’amélioration de l’efficacité des ressources en eau et à la gestion des risques liés au changement climatique dans les secteurs clés précités. Il s’agit également de multiplier et d’adopter de meilleures «méthodes de collecte de données pour les secteurs agricole et forestier», d’«élargir le Plan Vert Maroc pour inclure un plus grand degré d’agroforesterie, de produits agricoles et de parcours dans les calculs d’émission» et «d’améliorer les cadres de gouvernance institutionnelle et réglementaire qui traitent spécifiquement du changement climatique pour garantir la cohérence des politiques dans tous les secteurs».

Lire aussi :Tanger : le bilan des inondations s’alourdit et atteint 29 morts

Enfin, rappelons que l’étude de la BM intervient alors que le Maroc vient de revoir sa stratégie d’eau, et qu’il a subi de graves inondations dans les villes de Tanger et de Casablanca. Ces dernières ont, malheureusement, provoqué d’innombrables dégâts matériels et plusieurs pertes en vies humaines. Et, à en croire l’étude de la Banque mondiale, le Royaume doit se préparer à davantage de péripéties météorologiques, et ce en adoptant de meilleures solutions pour éviter le pire des changements climatiques.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Où en est-on de la tuberculose au Maroc ?

En 2022, le monde a été confronté à 10,6 millions de nouveaux cas de tuberculose, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une réali…

Santé : adopter une routine saine pendant le ramadan

La période du ramadan est marquée par une consommation alimentaire nocturne exclusive, entraînant souvent une augmentation de la quantité in…

Ramadan 1445 : cachez ces prix que je ne saurais voir !

La folie furieuse de ce début de Ramadan s’est légèrement calmée. Il faut dire que les ftours ne sont plus forcément aussi chargés que la pr…

Journée mondiale de l’eau : perspectives marocaines et recommandations de l’ONU

Pour l'édition 2024 de la Journée mondiale de l'Eau, l'ONU met en lumière l'importance vitale d'assurer des approvisionnements sûrs et équit…

On a testé pour vous… la vente pyramidale

Que fais-tu dans la vie ? Dans chaque début de relation, amicale ou autre, cette question finit par se poser. Alors lorsque quelqu’un que vo…

Mendicité : les propositions du CESE pour y remédier

Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a plaidé mercredi à Rabat pour une amélioration de la s…

Rapport mondial sur le bonheur : les Marocains moins heureux qu’avant

À l'occasion de la journée mondiale du bonheur, célébrée hier, l’Organisation des Nations Unies a dévoilé son rapport annuel sur les pays le…

Café toxique : du sucre pour couvrir les fraudes ?

En cette période de Ramadan, même ceux qui n’étaient pas habitués à boire une tasse de café le soir, le font. Après le ftour, c’est presque …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire