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Arrivée de Biden : entre soulagement et scepticisme, le monde retient son souffle

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C’est officiel ! Ce mercredi 20 janvier au Capitole, le démocrate Joe Biden a été investi en tant que 46e président des États-Unis. Son investiture à la présidence américaine a provoqué une série de réactions à l’échelle nationale et internationale. La presse se réjouit de la fin du voyage au bout de la nuit des États-Unis et de l’Occident. Toutefois, les doutes subsistent.

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Ce mercredi 20 janvier, Joe Biden est officiellement devenu le 46e président des États-Unis après sa prestation de serment. Ce jour historique a eu lieu en l’absence de public pour cause de pandémie de la Covid-19, et de son prédécesseur, une première depuis 1869. Dans son discours inaugural, une tradition qui remonte à George Washington, Biden a appelé les Américains à l’unité. «L’histoire, la foi et la raison nous montrent la voie, qui est celle de l’unité», a-t-il lancé. S’adressant au reste du monde, qui assiste depuis plusieurs mois à la crise politique américaine, il a indiqué : «à ceux qui se trouvent au-delà de nos frontières, l’Amérique a été mise à l’épreuve et nous en sommes sortis plus forts. Nous allons réparer nos alliances et nous engager à nouveau avec le monde».

Réactions de la presse américaine

Pour le New York Times, cette cérémonie marque «le début d’une nouvelle ère à Washington». Le quotidien new-yorkais a tenu à saluer Kamala Harris, qui a prêté serment peu avant Joe Biden, soulignant qu’elle est devenue «la première femme, et la première femme de couleur, à servir en tant que vice-présidente». Dans le même état d’esprit, le Washington Post estime qu’avec cette investiture, un nouveau chapitre s’ouvre pour l’Amérique. «Quatre ans après que Trump a prononcé un discours inaugural sombre et abrasif, s’engageant à mettre fin au “carnage américain”, Biden a pris ses fonctions en cherchant à faire appel aux sentiments les plus optimistes du pays et à plaider pour l’unité», écrit le journal. CBS News, qui a cité les mots de l’ancien vice-président de Barack Obama, prononcés devant le Capitole, a rapporté que ce dernier «exhorte un pays amèrement divisé à se rassembler à un moment périlleux de l’histoire américaine». Le journal a souligné que Biden a agi rapidement pour commencer à mettre en œuvre son programme. CNN écrit que «le premier matin de la présidence de Joe Biden, l’Amérique a complètement changé, et pas du tout». «Les actions de Biden le jour de son inauguration ont envoyé un message : la gentillesse et la décence sont de retour». Cependant, «des défis plus difficiles se profilent», ajoute le journal.

Un tour d’horizon des grands titres des premières pages des journaux britanniques

«Allons-y, Joe», titre ce matin le Daily Mail. Le journal salue une «nouvelle aube pour l’Amérique» après que le président Joe Biden a prêté serment hier au Capitole. Le Times fait écho à la déclaration de Biden selon laquelle il est «temps pour l’unité», tandis que le Telegraph se concentre sur son appel à mettre fin à la «guerre incivile» qui a divisé la nation. Le Daily Express affirme que le coup d’envoi de la présidence de Biden est un «grand moment pour les États-Unis et la Grande-Bretagne», reprenant la remarque de Boris Johnson, Premier ministre britannique, selon laquelle le Royaume-Uni et les États-Unis partagent un «fantastique programme commun». Le Daily Star, cependant, n’en a pas encore fini avec Donald Trump. Il dépeint l’ancien président américain comme une «incroyable bouderie», ajoutant qu’il a quitté ses fonctions avec peu ou pas de grâce. Décrivant un discours «avare en splendeurs rhétoriques, mais parfaitement adapté au moment», le Guardian a lancé que les mots de Biden «étaient comme lui : humains, honnêtes, et les pieds sur terre». Ces quelques minutes «laissaient entrevoir un espoir à peine visible ces quatre dernières années : une Amérique que le reste du monde pourrait à nouveau admirer», explique le quotidien britannique. Par ailleurs, Boris Johnson a confirmé l’état d’esprit des journaux de son pays. Se disant «impatient de travailler» avec Biden, il a souligné que «le leadership américain est vital sur les questions qui nous concernent tous, allant du changement climatique à la Covid-19».

Ce qu’en pense le reste du monde

Pour le voisin du nord des États-Unis, le Canada, bien que transiger avec l’administration Trump représentait un défi, Joe Biden suscite des espoirs prudents à Québec. Selon Radio-Canada, «Joe Biden reçoit un accueil favorable des deux côtés du Salon bleu à l’Assemblée nationale. Sa présidence fait l’unanimité du simple fait de ne pas être celle de Donald Trump». Toutefois, le journal souligne plusieurs défis, notamment en matière du libre-échange. Malgré cela, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est dit «impatient de travailler avec le président Biden» afin de «chercher à rendre les deux pays plus sécuritaires, plus prospères et plus résilients».

L’autre voisin des États-Unis, le Mexique, a salué mercredi la suspension de la construction d’un mur à sa frontière avec les États-Unis par le nouveau président américain, ainsi que son projet de réforme migratoire. Selon le journal mexicain Proceso, le service de presse de la Maison-Blanche, en rupture avec les années Trump, «a autorisé la presse à assister à la signature des décrets, qui marquent la première décision exécutive de la présidence Biden».

Le quotidien français Le Figaro écrit : «un nouvel épisode du feuilleton planétaire qu’est devenue la politique américaine vient de commencer par l’investiture de Joe Biden». «Après les deux mois et demi d’incertitude qui ont suivi le scrutin présidentiel, contesté jusqu’au bout par Trump et ses partisans, la cérémonie d’entrée en fonction de Joe Biden avait l’allure d’un exorcisme collectif», ajoute le journal, décrivant une cérémonie politique «soigneusement chorégraphiée».

Pour Le Soir, premier site d’information en Belgique francophone, «Joe Biden est un guérisseur à la Maison-Blanche». «Marquant ses différences avec son prédécesseur, le nouvel homme fort de Washington a livré un discours empreint d’humilité et de combat, face à une foule clairsemée», écrit le journal. Cependant, pour Le Soir, «le nouveau président ne sera jamais le messie d’une frange de la population américaine, comme son prédécesseur».

Le journal espagnol El País, quant à lui, souligne que grâce à Biden, «le voyage au bout de la nuit des États-Unis et de l’Occident, avec Donald Trump en grand timonier», s’est achevé. Le nouveau président devrait toutefois guérir son pays «durant un mandat présidentiel qui s’annonce comme le plus complexe depuis la Seconde Guerre mondiale», écrit le quotidien.

Après une élection contestée et une insurrection ratée, la présidence de Joe Biden commence, écrit le Moscow Times. Et d’ajouter que «le cabinet de Biden, qui est pour la plupart sur la même longueur d’onde sur la Russie, donne à Moscou des raisons d’êtresoulagéet de s’inquiéter». Le Times of Israel a décrit une «cérémonie américaine sans précédent», qui a eu lieu «au lendemain d’un défi violent à la transition pacifique du pouvoir que l’inauguration est censée célébrer». Pour le South China Morning Post, «l’Amérique fait ses adieux à Trump, mais le Trumpisme perdure». Toutefois, ce dernier a souligné qu’à chaque fois que l’image de l’Amérique est ternie, elle se redresse. Ainsi, après quatre ans de Trump, Biden aidera les États-Unis à se redresser, tout comme l’avait fait Barack Obama lorsqu’il a remplacé Bush, a affirmé le journal.

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