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Covid-19 : comment identifier et contrer les nouvelles variantes ?

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Abdelkrim Meziane Belfkih, chef de la division des maladies transmissibles du département d’épidémiologie et de contrôle des maladies au ministère de la Santé, a souligné ce mardi 19 janvier que le taux de reproduction (R0) de la Covid-19 s’est stabilisé à 0,88 dimanche dernier. En évoquant la détection au Maroc de la première infection au variant britannique du nouveau coronavirus, il a réitéré l’importance des mesures barrières pour contrer sa propagation. Quelles sont les dispositions à adopter pour lutter contre cette nouvelle souche ? Et quelles sont les méthodes à utiliser pour identifier les différentes variantes du virus ?

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0,88 est letaux de reproduction (R0) de la Covid-19 enregistré au dimanche 17 janvier par le ministère de la Santé. SelonAbdelkrim Meziane Belfkih, chef de la division des maladies transmissibles du département d’épidémiologie et de contrôle des maladies, ce pourcentage confirme le ralentissement et la stabilité de la pandémie au Maroc. Lors de sa présentation du bilan bimensuel sur l’évolution du virus dans le pays, le mardi 19 janvier, le responsablea expliqué que la courbe épidémiologique hebdomadaire a connu une diminution de 23,9% jusqu’au 17 janvier. Cette tendance baissière, poursuit-il,a été observée dans les régions de Béni Mellal-Khénifra (-60,6%), Draa-Tafilalet (-45,9%), Guelmim-Oued Noun (-35%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (-34. 2%), Rabat-Salé-Kénitra (-32, 4%), Marrakech-Safi (-31,4%), Souss-Massa (-24,7%), Casablanca-Settat (-17,3%), Fès-Meknès (-14,1%) et Laâyoune-Sakia El Hamra (-2,2%). Par contre, d’autres régions ont affiché une hausse de ladite courbe, notamment Dakhla-Oued Eddahab (+79,4%) et l’Oriental (+5,7%).

Concernantla moyennede mortalité, elle a enregistré une baisse de 22,9% au cours des deux dernières semaines, précise le responsable. Et d’ajouter qu’au niveau mondial, le nombre de cas positifs s’élève désormais àplus de 96.727.500 d’infections, soit un taux d’incidence cumulé d’environ 1.228,8/100.000 habitants. Quant au nombre de décès, il a dépassé les 2.068.300 dans le monde avec un taux de létalité de 2,1%. Abdelkrim Meziane Belfkih a également indiqué que le nombre de personnes qui se sont rétablies de la Covid-19 a atteint près de 69.425.600, soit un taux de guérison de 71,4%.

En outre, le chef de la division des maladies transmissibles a insisté sur l’importancede l’application et du respect des mesures sanitaires préventives susceptibles de limiter la propagation du virus, notamment le port de masques, le lavage régulier des mains, la distanciation sociale et l’utilisation de l’application Wiqaytna. Des dispositifs qui selon lui doivent être encore plus renforcés, le Maroc ayant enregistré ce lundi son premier cas de contamination à la variante Covid-19 apparue au Royaume-Uni. Le cas en questiona été détecté auport de Tanger-Med. Il s’agitd’un ressortissant marocain arrivé d’Irlande sur un bateau en provenance de Marseille.

Comment contrer cette nouvelle souche ?

La nouvelle variante du nouveau coronavirus est 70% plus contagieuse que les autres. Face à cette menace, le Maroc a décidé cette semaine de suspendre ses liaisons avec l’Australie, le Brésil, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande, qui s’ajoutent à l’Afrique du Sud, au Danemark et au Royaume-Uni, déjà concernés par cette même mesure. Pour le moment, une fermeture complète des frontières marocaines n’est pas envisageable, en raison des lourdes répercussions économiques d’une telle décision. Selon plusieurs experts de la santé, l’idéal serait de consolider les restrictions en vigueur, de veiller au respect des mesures barrières, de durcir le contrôle au niveau des frontières, et d’accélérer le démarrage de la campagne de vaccination.

Aussi, le Maroc devrait prendre exemple sur certains pays, qui imposent une mise en quarantaine pendant une semaine suivie d’un second test PCR à toute personne qui arrive de l’étranger. L’objectif de ces mesures est d’identifier les cas positifs, et de procéder à unséquençage pour savoir s’il s’agit du nouveau variant ou non.

Autre disposition phare préconisée, l’élargissement de l’opération de dépistage. Jusqu’à ce jour, le nombre de tests effectués dans ce sens varie entre 10.000 et 20.000. Des chiffres qui restent très faibles puisqu’ils ne couvrent pas suffisamment la population marocaine. Bien quele Maroc soit bien classé en termes de testing (2e en Afrique et 30e au monde), il reste en dessous des normes de contrôle d’une épidémie.

Comment identifier les nouvelles variantes Covid ?

Pour le moment, il existe deux façons de détecter les variants du nouveau coronavirus : le séquençage et les tests PCR. D’après Leïla Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc en Belgique, le séquençage est la solution la plus précise pour identifier les nouvelles mutations du virus. Elle consiste à examiner les différents niveauxdu matériel génétique (l’ARN)de la Covid-19, afin d’observer son évolution et son développement. C’est grâce à cette technique, a-t-elle expliqué lors de son passageà l’émission Grande Forme,qu’on a découvert les similitudes entre les souches britannique, sud-africaine et brésilienne. L’experte estime cependant que cette solution est très laborieuse, longue et couteuse, notant que «tous les laboratoires n’ont pas de machines de séquençage à leur disposition».

Par ailleurs, Leïla Belkhir a également souligné que certaines machines de tests PCR émettent un signal spécifique pour annoncer la détection d’un nouveau variant. Les échantillons testés devront par la suite être transmis aux autorités sanitaires compétentes, notamment des laboratoires de référence, afin de pouvoir procéder à un séquençage. Toutefois, cette technique n’est pas efficace à 100%, et ne sert qu’à trier les prélèvements suspects.

Enfin, pour le moment, le fait que l’ensemble des nouvelles souches provoquent les mêmes symptômes et qu’elles manifestent les mêmes complications est une bonne chose. Leurgravitéà ce jour se limiteà leur vitesse de propagation. De plus, les vaccins sont, selon les experts, efficaces contre le variant britannique, tandis que des études sont en cours pour déterminer s’ils sont également efficaces contre les deux autres variants.

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