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Campagne agricole 2020-2021 : rien n’est encore joué

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Grâce aux précipitations qu’a connues l’ensemble du Royaume la semaine dernière, l’année agricole 2021 s’annonce très prometteuse. Plusieurs experts agricoles ont affirmé que les récentes pluies ont, non seulement remonté le moral des agriculteurs, mais elles ont aussi redonné vie à la végétation asséchée, irrigué les cultures et régénéré les nappes phréatiques. Aussi, selon la Direction générale de l’Eau, les barrages du Maroc ont affiché le jeudi 14 janvier un taux de remplissage de 44,4%. Cependant, afin que cette campagne agricole soit 100% réussie, les conditions climatiques favorables doivent se poursuivre durant les saisons hivernale et printanière.

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Bien que les récentes pluies aient ravivé l’espoir des opérateurs du secteur agricole, tout n’est pas encore joué. Du 5 au 11 janvier 2021, l’ensemble du territoire marocain a connu d’importantes averses, qui ont permis d’alimenter les barrages du pays. Ainsi, après deux ans de sécheresse, les retenues des principaux barrages nationaux ont atteint, au 14 janvier 2021, plus de 6,9 milliards m3, soit un taux de remplissage de 44,4%,indique la Direction générale de l’eau, relevant du ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau. Dans la province de Ouezzane, le barrage Al Wahda a affiché un taux de remplissage de 64,7% contre 59,4% à la même date de 2020, avec une retenue de 2,27 milliards de m3. La même source rapporte aussi que le taux de remplissage du barrage d’Al Massira (province de Settat) s’est situé à 12,5% (331,2 millions de m3), alors que celui du barrage Acharif Al Idrissi a augmenté de 43,5% à 91,7%.

Les pluies de l’espoir

Outre le remplissage des barrages, les récentes précipitations ont redonné vie à la végétation et ont alimenté les nappes phréatiques, qui servent de réserves pour les saisons sèches. Ces pluies vont ainsi permettre aux agriculteurs, selon les experts agricoles, de cultiver les zones de culture sèche, dites zones « bour ». Mais aussi, elles vont assurer une bonne desserte et approvisionner la population en eau potable. D’après Abdelmonaim Abourrig, professeur à l’université Ibn Zohr d’Agadir et membre de l’équipe de recherche en innovation, finance et économie des territoires, ces averses «auront un impact positif sur la campagne agricole actuelle. Elles permettront une nette amélioration de la production des cultures en « bour », qui occupent plus de 80% des superficies cultivées, notamment celles des céréales (56%) et des arbres fruitiers (16%)». Le professeur explique à L’Opinion que ces pluies augmenteront en plus la production des cultures irriguées, qui malgré la limite de leur superficie, représentent 45% de la valeur ajoutée agricole du pays. Et d’ajouter que mêmeles coûts de l’élevage devraient diminuer cette année.

Les conditions d’une campagne agricole réussie

Bien que ces averses salvatrices aient fait le bonheur des agriculteurs et des populations rurales, elles n’assurent cependant pas la réussite de toute la campagne agricole de 2021. En effet, la réalisation d’une très bonne récolte cette année repose sur la poursuite des conditions climatiques favorables pendant les saisons hivernale et printanière. Aujourd’hui, la campagne est bonne et s’annonce même très prometteuse, mais désormais l’enjeu va être d’avoir des pluies au moment opportun pour continuer à générer de la production agricole. Pour Abdelmonaim Abourrig, une chose est en tout cas sûre,«la production de cette année sera plus importante que celles des deux dernières campagnes, compte tenu de la généralisation des précipitations sur la majorité du territoire national et l’importance du cumul pluviométrique moyen actuel par rapport à l’an dernier».

Par ailleurs, si cette campagne agricole est réussie, elle contribuerait aussi à l’amortissement des effets de la crise sanitaire sur le Produit intérieur brut (PIB) marocain. Elle permettrait dans ce sens la diminution des prix des produits agricoles, la création de l’emploi (postes saisonniers), ainsi qu’une réduction des tarifs des fruits et des légumes pratiqués dans les marchés. Pour le moment, les prix de ces derniers connaissent une importante flambée, en raison de la difficulté de déplacement des camions entre les zones de production et les souks. Pour cause : la complexité de la procédure de demande des autorisations de déplacement entre les villes ainsi que l’insécurité et la vulnérabilité des routes vers les distributeurs après les récentes précipitations et chutes de neige. Certains revendeurs ont ainsi profité de cette situation pour faire exploser les prix des légumes et des fruits alors que l’offre commence à être dépassée par la demande dans certaines régions du pays.

Enfin, reste à espérer que les conditions météorologiques soient favorables cette année pour compenser les pertes accusées par le secteur agricole ces deux dernières années, de sorte à contribuer également de manière optimale à la relance et à la dynamisation économiques du pays après l’épisode Covid-19.

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