Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Monde / La victoire « miracle » de Scott Morrison aux élections australiennes

La victoire « miracle » de Scott Morrison aux élections australiennes

Temps de lecture : 4 minutes

En Bref

Temps de lecture : 4 minutes

« J’ai toujours cru aux miracles », se réjouit Scott Morrison. Le tout premier président du gouvernement pentecôtiste de l’Australie a pris la parole lors d’un rassemblement de victoire après une élection fédérale perturbée samedi dernier. Tout au long de la campagne, les sondeurs et les experts n’ont fait qu’un : la Coalition (une alliance de centre droit entre le Parti libéral de Morrison et le Parti national agraire) était terminée et les travaillistes étaient au pouvoir après six ans sur le front de l’opposition. Morrison était le troisième Premier ministre de la Coalition hargneuse depuis 2013, son ministère était divisé au sujet du changement climatique et le dirigeant travailliste Bill Shorten s’était mis en colère contre les banques et tout le gratin de la ville.

Puis ils ont voté. Un par un, les sièges marginaux de la Coalition se sont maintenus et subitement, les taches rouges de la carte électorale ont explosé en bleu, couleur de la Coalition. Les piliers du mouvement ouvrier entassés dans les studios de télévision pour encourager leur parti à revenir au pouvoir ont été brusquement appelés à prononcer des éloges solennels stupéfaits. Bien que le système de vote préférentiel, le grand nombre de votes par correspondance et l’étendue de l’électorat rural australien signifient qu’aucun siège n’a été officiellement déclaré, la Commission électorale australienne a obtenu 78 sièges (76 pour une majorité) pour la Coalition et 67 pour les travaillistes, les partis et indépendants secondaires occupant le reste des sièges. L’ailier droit des travaillistes Shorten est sur le point de partir et l’ailier gauche, le vétéran progressiste Anthony Albanese est le principal candidat en lice pour le remplacer.

Personne ne l’a vu venir. Les trois années de scrutin qui se sont écoulées depuis la dernière élection ont produit exactement deux sondages qui ont permis à la Coalition de prendre l’avantage sur le vote préférentiel bipartite, le plus récent eut lieu vers la mi-2017. Morrison est rentré à la maison et a laissé aux sondeurs australiens beaucoup d’introspection à faire. Ce revirement est comparé au triomphe imprévu de Donald Trump en 2016 et à la victoire surprise des Conservateurs en 2015.

Morrison a fait à peu près la même chose pour Shorten, qui avait esquissé une politique fiscale ambitieuse consistant à supprimer le ratio d’endettement négatif et à réduire l’escompte sur les plus-values de placement tout en mettant fin aux ristournes en espèces pour l’attribution des crédits excédentaires pour imputation de dividendes. Le changement climatique étant l’un des principaux sujets de discussion de la campagne, les travaillistes ont proposé une garantie énergétique nationale de réduction des émissions (une ancienne politique de la coalition qui a évincé le prédécesseur de Morrison, Malcolm Turnbull) et une réduction rapide de la dépendance vis-à-vis du charbon. Morrison a fait campagne avec acharnement contre les politiques qui, selon lui, feraient payer plus d’impôts aux électeurs et feraient perdre leur emploi aux travailleurs du charbon du Queensland. Les publicités d’attaque contre Shorten portaient la mention « The Bill Australia can’t afford » (Le projet de loi que l’Australie ne peut se payer).

Morrison s’est présenté comme un père  » guerrier  » australien las du monde et son adversaire, un otage des militants de la gauche verte qui n’avaient jamais eu à se soucier de mettre de la nourriture sur la table. Il n’a pas réussi à faire aimer aux électeurs son parti belligérant et fou, mais il a réussi à les convaincre que cet homme des banlieues, un peu maladroit, et un peu débile, pouvait être plus fiable que Shorten, un ancien dirigeant syndical qui avait contribué à faire tomber deux Premiers ministres ouvriers.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Libye : Abdoulaye Bathily démissionne de son poste d’émissaire de l’ONU

Abdoulaye Bathily, l'émissaire des Nations unies pour la Libye, a annoncé sa démission mardi, exprimant son désarroi face à l'impossibilité …

Banque mondiale : prévisions de croissance positive pour la région MENA

Le rapport de la Banque mondiale, intitulé «Le conflit et la dette au Moyen-Orient», évalue la croissance globale de la région du Moyen-Orie…

Farid Alilat, journaliste algérien, refoulé à l’aéroport international d’Alger

Un journaliste algérien, de l’hebdomadaire Jeune Afrique, a récemment été confronté à une situation délicate. Ça s’est passé au niveau de l’…

Attaque de l’Iran contre Israël : réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU ce dimanche

Dans une escalade des tensions au Proche-Orient, l'Iran a lancé une attaque d'envergure contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, uti…

Record mondial : mars 2024, le 10e mois consécutif le plus chaud

Le mois de mars dernier a marqué le dixième mois consécutif à établir un nouveau record mondial de chaleur, avec une augmentation des tempér…

Spéculation immobilière : l’Espagne met fin aux visas dorés

L'Espagne a pris une décision qui ne fera pas que des heureux. Le pays du torero a décidé de mettre fin aux «visas dorés» dans le but de con…

La Turquie limite les exportations vers Israël

La Turquie a choisi son camp et l’exprime clairement en limitant les exportations vers Israël de diverses marchandises. L’on compte parmi ce…

Conseil de sécurité : examen de la demande d’adhésion de la Palestine

Ce sera pour fin avril. Le Conseil de sécurité de l'ONU discutera à la fin de ce mois du statut de la Palestine, déclenchant ainsi un proces…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire