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Le gouvernement fait du « chantage aux entreprises ». En effet, l’un des points phares de ce Projet de loi de finances rectificative est l’octroi d’aide aux entreprises qui maintiennent 80% du personnel déclaré à la CNSS.
Selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc,de ce vendredi 10 juillet 2020, l’État a versé 2 milliards de dirhams au titre de la subvention du mois de juin au profit des salariés déclarés et 5 milliards DH à la Caisse centrale de garantie (CCG) pour accompagner les mécanismes de garantie des crédits de trésoreriepour les entreprises.
«C’est la première fois qu’une mesure du ministère de l’Économie et des Finances insiste spécifiquement sur le maintien de l’emploi. Ni Damane Oxygène, ni les Crédits Relance et TPE relance n’en ont fait une condition nécessaire à leur déblocage», note le magazineTelquel. La même source précise qu’auparavant, l’unique mécanisme contractuel entre l’État et les entreprises s’incarnait dans l’octroi du crédit Relance et Relance TPE sous condition de réserver 50% du montant de l’emprunt au règlement des fournisseurs.
Limiter la prochaine vague de licenciement
Aujourd’hui, les temps sont durset la tentation de licencier est grande. D’autant plus que certaines entreprises n’ont aucune visibilité sur les mois à venir et ont dû prendre des crédits pour se maintenir en vie. Selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib, la prise en charge des salariés par la CNSS, à hauteur de 2000 dirhams par mois, a bénéficié à 130000 entreprises en difficulté. La Banque centrale précise que 900000 employés déclarés à la CNSS sur 3,54 millions ont été « momentanément » écartésjusqu’au 30 juin, soit 25% des effectifs.
Cela risque de s’accentuer.Médias24 avait souligné fin juin que plusieurs entreprises ont préparé des plans sociaux pour renvoyer jusqu’au tiers de leurs effectifs. Une procédure à laquelle s’opposent catégoriquement les syndicats des travailleurs au Maroc. Ces derniers ont fait plusieurs propositions visant le maintien de l’emploi, tel quela réduction du temps de travail, la mise en place d’un système de roulement entre les équipes et le départ anticipé à la retraite pour des salariés proche de faire valoir leur droit.
«Nous ne voulons pas tuer les entreprises. Mais il ne faut pas non plus que leur survie se fasse au détriment de dizaines de milliers de salariés qui font vivre des ménages», souligne Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union Marocaine de Travail (UMT). Des consultations sont toujours en cours pour trouver une solution à ces licenciements. D’ailleurs, le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, préside cet après-midi la première séance officielle de dialogue tripartite (Syndicats-CGEM-Gouvernement).
Une chose est sûre, il est indéniable que l’initiative du gouvernement de vouloir préserver les emplois est à saluer. Maintenant, on ignore si les entreprises vont pouvoirfaire le nécessaire pour bénéficier de cette subvention de l’État.Seul l’avenir nous le dira.
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