Accueil / Politique

Le bras de fer Maroc-Amnesty International se poursuit

Temps de lecture

Faisant l’objet de plusieurs rapports et articles hostiles de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International (AI), le Maroc refuse désormais de se taire et réclame les preuves sur lesquelles elle s’est appuyée pour conduire ses enquêtes. Le ras le bol du royaume intervient après que AI l’ait accusé d’espionner le journaliste marocain Omar Radi. Malgré la réponse de l’ONG, le gouvernement exige encore des preuves scientifiques, sous peine de prendre les mesures nécessaires pour défendre la sécurité nationale.

Le Maroc hausse le ton contre Amnesty International (AI). Mise au défi lors d’une conférence conjointe par trois ministres marocains ainsi qu’une lettre du chef du gouvernement, l’Organisation non gouvernemental (ONG) a émis une réponse le samedi 4 juillet. La démarche du gouvernement intervient après que AI ait publié le 22 juin 2020 un rapport dénonçant que le royaume viole les droits de l’homme, et ce en espionnant le téléphone du journaliste Omar Radi. Des allégations que le pays a très vite démenties, exigeant que l’ONG livre les «preuves» qu’elle a collectées pour avancer ces«accusations graves et tendancieuses», menaçant à défaut de «prendre les mesures nécessaires pour défendre la sécurité nationale», rapporte LeMonde.

La réponse d’Amnesty International

Selon le quotidien français, dans la réponse qu’elle a transmise le 4 juillet au gouvernement, Amnesty International estime avoir fournitoutes les preuves liées à ce dossier. Et de réitérer que «la technologie utilisée pour espionner le téléphone d’Omar Radi exige une influence sur les opérateurs téléphoniques, que seul peut exercer un gouvernement pour pouvoir pirater la connexion Internet».

Du côté du royaume, ce retour a été jugé irrecevable de par sa forme et son fonds, indique Médias24. Ainsi, au niveau de la forme, Hasna Tribak, directrice des Études juridiques et de la Coopération internationale au ministère d’État chargé des droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, a souligné que la lettre de Saad Dine El Otmani, Chef de l’Executif, s’est adressée au siège de l’organisation à Londres. Or, c’est le Bureau régional d’Amnesty situé à Tunis qui a réagi à la corresponde d’El Otmani et aux appels de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de Mustapha Ramid, ministre des Droits de l’Homme, et de Saïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale et porte-parole du gouvernement.

Concernant la forme du retour d’AI, la directrice a soutenu qu’elle«se contente de rabâcher les mêmes allégations légères et accusations gratuites contenues dans le rapport, sans apporter de preuves scientifiques ou d’arguments objectifs». Elle a ainsi affirmé que «les autorités marocaines sont toujours en attente de la réponse à la lettre du Chef du Gouvernement, de la part du destinataire saisi», ainsi que «les preuves scientifiques probantes qu’elles ont demandées».

Mise en contexte

Qualifiant Amnesty International d’«amnésie internationale», le quotidien Assabah précise ce lundi 6 juillet que le Maroc a fait l’objet de pas moins de 7 rapports tendancieux et de 72 autres documents défavorables élaborés par l’ONG. Des investigations et des articles qui ont été réalisés sans avoir vérifié la version du gouvernement, poursuit le journal. D’ailleurs, la semaine dernière, Bourita a pointé du doigt la position hostile adoptée par l’ONG à l’égard du royaume, soulignant que cette dernière soulève des interrogations quant à ses motivations.

Pour rappel, l’accusation phare du rapport d’Amnesty porte sur l’espionnage présumé du journaliste Omar Radi. Les experts de l’organisation ont affirmé avoir retrouvé dans le téléphone de ce dernier les traces d’un logiciel de piratage, qui aurait été installé par les autorités marocaines. Notons que Radi a été a son tour accusé par la justice du royaume de bénéficier de «financements de l’étranger» et d’entretenir des «liens avec un officier de liaison d’un pays étranger» qui aurait travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde. De plus, le journaliste a été condamné en mars 2020 à quatre mois de prison avec sursis pour outrage à magistrat.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Centrale électrique « Sa Majesté le Roi Mohammed VI » : le président nigérien reçoit la délégation marocaine

Afrique, Politique, Politique - Le président du Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) du Niger, Abdourahamane Tiani, a reçu la délégation marocaine présente à l'inauguration de la centrale électrique "Sa Majesté le Roi Mohammed VI".

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Maroc-Kazakhstan : renforcement de la coopération judiciaire

Politique - Le Maroc et le Kazakhstan ont franchi une étape importante dans le renforcement de leur coopération judiciaire en concluant trois accords axés sur le domaine pénal.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

Renforcement des relations entre le Maroc et le CCG

Politique - Aziz Akhannouch a reçu jeudi le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Al-Budaiwi, en visite officielle au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

Aziz Akhannouch reçoit le rapport 2023 de l’AMMC

Politique - Le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

5+5 Défense : le Maroc renforce son engagement à Madrid

Politique - Abdeltif Loudyi, a participé, jeudi à Madrid, à la 20e réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Initiative « 5+5 Défense ».

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

Politique générale : focus sur les infrastructures de base

Politique - La Chambre des représentants tiendra, lundi à 13h, une séance plénière consacrée aux réponses du Chef du gouvernement sur la politique générale.

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

Le Chef du Gouvernement reçoit le rapport annuel de l’ACAPS

Politique - Le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Abderrahim Chaffai, président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024

Lutte anti-blanchiment : le Maroc renforce sa vigilance

Politique - Jawhar Nefissi a remis à Aziz Akhannouch le rapport annuel de l’Instance pour l’année 2023, conformément à la loi n°05-43 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.

Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024
Voir plus

AMO : simplification en vue

Politique - Le Conseil de gouvernement marocain a adopté un nouveau projet de loi (n° 54.23) modifiant la loi n° 65.00 relative à l'AMO.

Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc

Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Un Symposium international célèbre la justice transitionnelle à Rabat

Politique - Sous le patronage du roi Mohammed VI, un Symposium international sur la justice transitionnelle a débuté à Rabat.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire