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L’heure est au virtuel. Les centrales syndicales célébreront ce 1er mai 2020 sur internet à travers des discours en ligne et des programmes électroniques. Nadia Salah, directrice des rédactions du groupe éco-médias, rappelle dans son éditorial du jour sur l’Économiste que ce n’est pas la première fois que les syndicats vivent cette situation.
«Ce sera la deuxième fois de l’histoire du syndicalisme. La première fois, nul ne voulait montrer la maigreur des rangs. La question de l’unité ne se posera donc pas. Pas plus que la question du rapport à la majorité ou à l’opposition. Les rieurs diront qu’il n’y a pas d’unité, mais que tout est mélangé. Auront-ils vraiment tort ?», se demande l’éditorialiste. Cette dernière revient sur le passé et rappelle l’histoire lumineuse de l’UMT. Ce syndicat qu’elle a qualifié de «mère de tous»et partie prenante de l’indépendance du Maroc en 1955.
«Le syndicalisme porte la marque de son époque, les fonctionnaires coloniaux. Ils avaient des emplois protégés, souvent avec des statuts. Aujourd’hui, le mouvement reste lié à ces catégories sociales. La victoire y est facile. Il n’y est question que de salaires pour que l’État marche », juge-t-elle.
«Préserver les droits et acquis des travailleurs»
Le programme électronique élaboré par la direction de la Confédération démocratique du travail (CDT) place la fête du Travail sous le signe «poursuite de l’engagement pour la reconstruction de l’État social afin de faire face aux crises et chocs futurs», rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du jeudi 30 avril 2020. La CDT appelle à instituer une obligation pour tous les employeurs de réintégrer tous les salariés dans les entreprises en arrêt, en raison de la pandémie du coronavirus, tout en préservant leurs acquis sociaux.
De son côté, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a indiqué que la commémoration de la fête du Travail sera cette année virtuelle, relevant que «le plus important est de préserver les acquis des travailleurs et que la pandémie ne porte pas préjudice aux travailleurs». Il a également souligné que la discussion de tous les dossiers restés en suspens avec le gouvernement est reportée à plus tard, car le plus important en ce moment est de préserver la santé des travailleurs et de veiller à ce que les salariés des entreprises privées ne soient pas licenciés, rapporte le site Article19.
La centrale revendique en outre un nouveau modèle de développement basé sur une économie nationale solidaire, encourageant les entreprises citoyennes et créant des opportunités d’emplois décents. Pour rappel, le Chef dugouvernement s’est réuni il y a quelques semaines avec les responsablesdes syndicats les plus représentatifs. Au cours de cette réunion, les syndicalistes ont évoqué la question de l’avancement des fonctionnaires après la décision gouvernementale de suspendre les promotions dans la fonction publique. Saad Dine El Otmani a expliqué qu’il s’agit d’un report de l’effet financier de ces avancements en attendant de dépasser cette conjoncture, tout en préservant les droits acquis. De quoi rassurer une partie des travailleurs…
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