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Covid-19 : l’Afrique en pleine souffrance

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50 pays africains sur un total de 55 ont détecté des contaminations au Covid-19 sur leurs territoires. Le continent a enregistré près de 200 décès et plus de 6000 cas avérés. Pour aider le continent dans sa lutte contre la pandémie, l’Organisation des nations unies (ONU) demande, entre autre, l’annulation des dettes africaines estimées à 236 milliards de dollars.

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La situation est de plus en plus inquiétante sur le continent africain. Sur les 55 pays de l’Afrique, 5 seulement sont pour l’heure épargnés par la pandémie du Covid-19, il s’agit du Lesotho, du Malawi, des Comores, de Sao Tomé-et-Principe et du Soudan du Sud. Le pays qui enregistre le plus grand nombre de cas de contaminations est l’Afrique du Sud avec 1380 cas. Si le continent n’enregistre pas autant de cas de contaminations et de décès qu’en Europe, il est plus difficile de confiner les personnes chez eux. L’Organisation internationale du travail souligne que 85,8% des emplois sont informels. Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, a déclaré dans un entretien accordé à Le Monde qu’il est «pratiquement impossible» de confiner la population africaine en raison de la nécessité pour de nombreux habitants de sortir pour gagner de quoi se nourrir. D’un autre côté, les mesures sanitaires ne sont pas toujours respectées. Selon le directeur général de l’ONG médicale Alima, Augustin Augier, se laver régulièrement les mains est compliqué en Afrique puisque l’accès à l’eau est difficile pour la majorité de la population. Par ailleurs, le manque de matériel médical sur le continent africain est énorme. La République centrafricaine, où vivent près de 5 millions de personnes, ne compte ainsi que trois ventilateurs pour les malades en réanimation, selon l’ONG norvégienne d’aide aux réfugiés NRC.

L’ONU appelle à l’annulation des dettes africaines

Face à ce choc économique inédit, les Nations Unies appellent à une ample mobilisation. La Conférence sur le commerce et le développement (Cnuced) chiffre les besoins de financement destinés aux pays en développement à 2500 milliards de dollars et propose que les 236 milliards de dollars de la dette africaine soient reportés ou annulés.

Nicolas Maystre, économiste de la division de la mondialisation et de la stratégie du développement de la Cnuced a déclaré à Jeune Afrique que beaucoup d’États africains seront dans l’incapacité d’assurer le service de leurs dettes et les rembourser. L’Économiste estime par exemple quel’Égypte devrait rembourser cette année 100,8 milliards de dollars, soit 40% de son produit intérieur brut (PIB), le Nigeria, 47,2 milliards soit 10 % de son PIB et Madagascar, 1,6 milliard seulement, mais qui représente 10% de son PIB. «Nous estimons à 236 milliards, le montant qu’il faudrait apporter pour réduire ce fardeau des pays africains pour lesquels nous disposons de statistiques», juge Maystre.

Coût du pétrole, exportations vers la Chine… la crise se poursuivra

Les experts du cabinet Finactu prédisent une sérieuse crise économique sur le continent africain après la fin de l’État d’urgence sanitaire. Cela commence par la chute historique du coût du baril du pétrole et son impact sur les pays exportateurs africains (Nigeria, Angola, Guinée équatoriale, Cameroun, Congo, Gabon, Sud Soudan, Algérie, la Libye et le Ghana).

L’analyse des expertssouligne que le ralentissement de l’économie chinoise et donc de ses importations impactera également les économies africaines. Les exportations du continentvers la Chine représentent en moyenne 47% de ses échanges internationaux. Une chose est sûre, il y aura un avant et un après Covid-19. Les répercussions économiques risquent de se prolonger puisque la machine économique ne se remettra pas en marche rapidement. Dans ce contexte, l’Afrique n’a pas encore vu le bout du tunnel.

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