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Crise libyenne : le Maroc invité à reprendre son rôle d’intermédiaire

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Durant ce weekend, le Maroc a réussi son retour au-devant du dossier libyen. En effet, lors du Conseil de la Paix et de la Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, a souligné que «l’accord politique de Skhirat de 2015 constitue une référence pour parvenir à une solution à la crise libyenne». De son côté, la presse marocaine affirme ce lundi que la rencontre entre le ministre de tutelle, Nasser Bourita, et Abdelhadi Lahouij, allié du Général Haftar, «constitue un signal fort du retour du royaume dans la recherche d’une solution à ce conflit».

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Ce weekend à Addis-Abeba s’est tenu le 33e sommet de l’Union Africaine (UA). Le sujet qui a prédominé cette rencontre était sans nul doute celui de la crise libyenne. En effet, lors de la réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, a réitéré l’engagement du Maroc dans ce dossier et sa volonté de contribuer davantage à sa résolution, rapporte la MAP. «L’Accord politique de Skhirat, du 17 décembre 2015, constitue une référence pour appréhender les nouvelles réalités et parvenir à une solution qui mettra non seulement fin aux hostilités ouvertes, mais aussi aux rivalités passées afin d’unifier les forces militaires libyennes», a-t-il souligné ce samedi 8 février. Selon l’édition du 10 février du journal Akhbar Al Youam, Jazouli a précisé que «cet accord, hautement salué par les instances régionales et internationales, n’est pas le résultat de conciliabules diplomatiques, mais le fruit de longues discussions entre les Libyens eux-mêmes». Il a également déploré que l’ingérence de certains pays étrangers ait favorisé l’escalade des tensions en Libye. Le ministre délégué a dénoncé que «malgré la sollicitude de la communauté internationale, l’interventionnisme de certaines parties dans les affaires intérieures libyennes nourrit la division et éloigne toute perspective de solution inclusive libyo-libyenne». Et de lancer : «Disons-le clairement, les intérêts égoïstes et les agendas étriqués ont pris le pas sur les intérêts suprêmes du peuple libyen».

Tout en faisant écho à Jazouli, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, qui également prit part à cette rencontre, a condamné l’ingérence militaire étrangère dans ce conflit, soulignant l’importance de respecter la souveraineté de la Libye. Il a ainsi appelé les factions rivales du pays en crise à respecter les volets sécuritaires, politiques et économiques convenus en 2015 àSkhirat.

Rencontre Bourita-Lahouij

Alors que Jazouli participait au CPS de l’UA, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’est entretenu ce samedi 8 février à Rabat avec Abdelhadi Lahouij, émissaire du président du parlement libyen et allié du Général Khalifa Haftar. Cette rencontre, affirme Le360, «constitue un signal fort du retour du royaume dans la recherche d’une solution à ce conflit». Rappelons que depuis mi-janvier, le Maroc a été écarté de plusieurs sommets et réunions portant sur la crise libyenne (les échanges d’hostilités entre Haftar et son armée nationale autoproclamée [ANL]et Fayez Al Sarraj, chef du Gouvernement d’entente national [GEN]), dont laConférencede Berlin (19 janvier) et les pourparlers de Genève (3 au 7 février). Toutefois, le site d’information rapporte que Bouritaa précisé que le Maroc avait reçu Lahouij en tant qu’émissaire du président du parlement et non en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk (celui de l’ANL). Et d’ajouter que le royaume «considère toujours le gouvernement de Tripoli, dirigé par Fayez Al-Sarraj, comme étant le gouvernement légitime reconnu par la communauté internationale».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia explique pour sa part que Lahouij a salué «l’accord de Skhirat et a loué les efforts déployés par le Maroc pour mettre fin à la crise libyenne». Ainsi, il a invité le royaume «à continuer à jouer son rôle au niveau maghrébin, méditerranéen et africain pour trouver une solution à ce conflit». La même source a également rapporté que lors de la réunion de l’émissaire libyen avec Bourita, ce dernier a échangé par téléphone avec le président du Haut conseil d’État libyen, Khaled Mechri. Mechri a profité de cette occasion pour «réaffirmé son attachement à l’accord de Skhirat et s’est dit heureux à l’idée que le Maroc puisse accueillir pour la deuxième fois le dialogue libyen». Dans ce sens, Al Ahdath souligne que l’intervention du royaume dans ce dossier sera plus consistante, notamment grâce à la référence juridique de l’accord de Skhirat, mais aussi grâce à l’échec des mesures adoptées à Berlin qui n’ont pas réussi à transformer la trêve actuelle en un cessez-le-feu durable.

Pour rappel, après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a été confrontée à un profond chaos politco-économique. Le pays, déjà fragilisé après le « printemps arabe », souffre davantage depuis avril 2019 des échanges d’hostilité entre le GEN et l’ANL. Cette dernière, dirigée par Haftar, mène une offensive violente contre les forces d’Al Sarraj pour conquérir Tripoli. Résultat : plus de 280 civils ont été tués, de même que plus de 2 000 combattants, et près de 146 000 Libyens ont dû quitter leurs foyers pour fuir cette guerre civile.

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