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«Je redis à quel point le modèle sur lequel nous avons avancé depuis 20 ans est un modèle obsolète. Délocaliser, perdre des emplois, réimporter du CO2, c’est fini et je ne donnerai plus mon blanc-seing à ce type de construction industrielle qui est mauvaise pour notre industrie et mauvaise pour les Français. Je ne vois pas pourquoi les contribuables français paieraient pour des aides qui ensuite se traduisent par des délocalisations et des réimportations de CO2». Quelques semaines après avoir critiqué la fabrication des best-sellers français à l’étranger notamment la Peugeot 208 au Maroc et en Slovénie et la Renault Clio en Turquie, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a rappelé sa pensée lors de sa dernière visite au Maroc.
Sa déclaration avait été très mal prise ici au royaume. «Il est évident que je souhaite que nous gardions une coopération très forte dans le domaine de l’industrie automobile entre le Maroc et la France. Je ne veux pas que mes propos soient mal compris parce qu’ils ne sont pas bien retranscrits ou mal inscrits dans le contexte global qui était une réflexion sur le pacte productif en France», s’est expliqué Le Maire devant la presse. Pour l’Économiste, le voyage du ministre français n’a pas totalement balayé les inquiétudes liées aux propos qu’il a tenus début décembre.
L’automobile, moteur de l’industrie au Maroc
En 2019, le groupe Renault a produit 400000 véhicules au Maroc. Les livraisons de PSA en 2020 sont estimées à 100000 unités. Aujourd’hui, la capacité de production annuelle du secteur s’élève à 700000 unités. Depuis quatre ans, l’automobile est le premier secteur exportateur du Maroc. Il emploie près de 120000 personnes et pèse 71 milliards de DH de chiffre d’affaires à l’export (novembre 2019). Celui-ci devrait atteindre 100 milliards de DH à l’horizon 2021.
Premier acteur sur le continent africain, le Maroc a des ambitions beaucoup plus grandes. «Nous sommes aujourd’hui leader en Afrique. Et c’est derrière nous. Nous devons challenger des pays beaucoup plus avancés», ambitionne Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, cité par l’Économiste. Le Maroc devrait se positionner sur les segments de l’avenir, notamment la voiture électrique. «Le pays dispose actuellement des ressources financières, matérielles et humaines pour développer une motorisation électrique 100% marocaine, voir même un véhicule électrique, qui pourrait bien trouver sa place sur le marché international», estime Hespress.
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