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Une journée aux origines profondément politiques
Le 1er mai était déjà célébré dans le monde entier comme une ancienne fête printanière où l’on célébrait les fleurs et la danse. Mais cette date a ensuite été proposée comme une journée de reconnaissance des droits des travailleurs par la Deuxième Internationale, une coalition de partis socialistes et marxistes ainsi que des groupes ouvriers fondée à Paris, dans le cadre d’une révolution mondiale concernant les conditions de travail et la prise de conscience quant aux calvaires de la classe des travailleurs.
Fête du Travail aux États-Unis
Les origines de la fête sont liées à l’histoire des États-Unis. La Conférence socialiste internationale a choisi la date à Paris en 1889 en partie pour commémorer ce qui est devenu l’affaire Haymarket. Une manifestation pacifique à Chicago pendant laquelle les militants qui réclamaient le droit d’avoir une journée de travail de huit heures ont été bombardés le 4 mai 1886, provoquant une émeute qui a fait plusieurs morts, dont des policiers et des manifestants.
L’Oregon est devenu le premier État à reconnaître la fête du Travail comme jour férié officiel en 1887, reflétant l’influence croissante des syndicats aux États-Unis. Le président américain Grover Cleveland l’a déclarée fête nationale officielle en 1896, bien que de nombreux États l’aient déjà célébré par des festivités telles que des défilés et des carnavals. Mais contrairement à bien d’autres endroits, les États-Unis et le Canada célèbrent traditionnellement la fête du Travail le premier lundi de septembre.
Le premier 1er mai au Maroc
Au Maroc, la première fête du Travail a eu lieu en 1951. À l’appel des syndicats, un rassemblement a eu lieu au stade Père Jégo à Casablanca. Il ne dura pas longtemps : il fut dispersé par les forces de l’occupation. Le Maroc étant sous protectorat français, la principale revendication des travailleurs était naturellement que le Royaume recouvre son indépendance.
Il fallut attendre le 1er mai 1955 pour assister à un défilé des travailleurs marocains sous l’égide de l’Union marocaine du travail (UMT), créée le 20 mars de la même année sur la base de trois principes fondamentaux : l’union, l’indépendance et la démocratie.
Les années se suivent, les revendications changèrent dépendamment des crises et des problèmes que connaissait le pays. De l’indépendance au travail pour tous jusqu’à la liberté syndicale et d’expression, les slogans évoluèrent au fil du temps.
Ce 1er mai 2019 est toutefois différent. Le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, est parvenu, après deux années de pourparlers, à se mettre d’accord avec les représentants des salariés et des fonctionnaires sur les termes du compromis social. Un accord tripartite d’une durée de trois ans, 2019-2021, qui répond selon El Othmani à “l’amélioration du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des salariés du secteur privé pour la promotion sociale dans notre pays”.
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