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Migrations forcées : la guerre et le réchauffement climatique n’épargnent plus les civils

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À l’instar des conflits politiques, dont le citoyen est la seule victime, le réchauffement climatique provoque le déplacement des populations et crée de nouvelles zones tampons migratoires. Selon la nouvelle étude de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer jusqu’à 86 millions de migrants climatiques internes à horizon 2050.

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Il a fallu attendre la journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2022, pour rappeler les circonstances climatiques que connait le monde actuellement. La sécheresse qui frappe la planète, avec un effet de zoom sur le continent africain, est une alerte à l’humanité pour en prendre conscience. Abandonner son foyer pour s’installer, provisoirement ou durablement, sur une partie des sols national ou international, est devenu une réalité quotidienne de ce monde en constante mutation. De plus, la guerre en Ukraine a provoqué une migration massive des civils en interne et vers les pays limitrophes de l’Europe. Ipso facto, environ 3,5 millions de personnes ont quitté le pays pour trouver refuge et sécurité ailleurs, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR).

Le réchauffement climatique: quel coût humain?

La nouvelle édition du rapport Groundswell, publiée par la Banque mondiale en septembre 2021, rappelle les dégâts du changement climatique sur la situation migratoire dans le monde et en Afrique. Il constitue un facteur de plus en plus colossal, qui pourrait contraindre environ 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050. L’étude souligne également l’apparition des foyers de migration climatique interne qui pourraient apparaître dès 2030 et accroître davantage jusqu’en 2050.

Pour l’Afrique subsaharienne, elle pourrait enregistrer, à l’horizon 2050, jusqu’à 86 millions de migrants climatiques internes. C’est le chiffre le plus élevé comparé à l’Asie de l’Est et Pacifique (49 millions), l’Asie du Sud (40 millions), l’Afrique du Nord (19 millions), l’Amérique latine (17 millions) et l’Europe de l’Est et l’Asie centrale (5 millions). Ce rapport, sorti en 2021, ne contient pas les chiffres récents incluant les déplacements en Europe. Ce que l’on peut ajouter, c’est que l’Europe n’est surement plus en bas de l’échelle, avec les 3,5 millions de déplacé(es) à cause de la guerre ukrainienne.

«Le nouveau rapport Groundswell s’appuie sur les travaux du premier et fait une modélisation de trois autres régions, à savoir l’Asie de l’Est et le Pacifique, l’Afrique du Nord et l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, pour parvenir à une estimation mondiale de jusqu’à 216 millions de migrants climatiques d’ici 2050 dans les six régions», expliqueJuergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale pour le Développement durable.

L’invasion russe: la goutte de trop

Après des années de tensions diplomatiques, la guerre russo-ukrainienne est déclenchée le 24 février 2022 par la Russie. Depuis cette date, des millions d’Ukrainiens ont fui leurs foyers, leurs villes ou carrément le pays. Les chiffres publiés par les organisations internationales sont alarmants. Le HCR a recensé, le 22 mars 2022, exactement 3.557.245 réfugiés ukrainiens sur son site internet. L’Europe n’avait pas connu de telles migrations depuis la Seconde Guerre mondiale. La Pologne, quant à elle, compte plus de 2.113.554 personnes entrées qui ont fui la guerre, selon le HCR.

«L’échelle de la souffrance humaine et des déplacements forcés à cause de la guerre dépasse largement même les pires scénarios prévus», a commenté lundi le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Antonio Vitorino.

Face à ces variations climatiques et politiques à l’échelle internationale et particulièrement à l’échelle continentale, le Maroc accueille aujourd’hui ses ressortissants en provenance de l’Ukraine, en sus des migrants en situation irrégulière en provenance de l’Afrique subsaharienne. Ce qui est certain, c’est qu’une nouvelle gestion des flux de migrants en situation irrégulière demeure obligatoire, pour leur assurer, à la fois, les droits administratifs et la protection humanitaire.

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