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Guerre en Ukraine : quid de l’avenir des étudiants marocains rapatriés ?

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Le retour au Maroc n’est pas le seul défi auquel font face les étudiants marocains bloqués en Ukraine. En plus de la difficulté de rejoindre les frontières des pays limitrophes du pays en guerre, ces derniers doivent se confronter à l’incertitude de leur avenir estudiantin. Le ministère de l’Enseignement supérieur a en ce sens entamé le recensement de ces étudiants afin de leur trouver une solution, ou pour (peut-être) même leur permettre d’intégrer des établissements marocains.

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Se retrouvant du jour au lendemain bloqués dans un pays en guerre, les étudiants marocains en Ukraine ne sont pas au bout de leurs maux. Plusieurs sont rentrés au Maroc depuis le début des tensions entre Kiev et Moscou, certains, un peu plus chanceux, ont même évité les bombardements en rentrant au Royaume avant le 24 février. Cependant, après la joie de retrouver leurs familles, la grande interrogation qui les hante désormais est : qu’en est-il de leur avenir estudiantin ? Un bon nombre de ces jeunes a été obligé de renoncer à poursuivre ses études en Ukraine, surtout que plusieurs universités du pays ont été ciblées par des bombardements russes. D’autres ont été pour leur part expulsés ou sont menacés d’expulsion de leurs établissements, car ils ont quitté le territoire.

Lire aussi :Les mesures pratiques et rapides mises en place par le Maroc pour ses citoyens en Ukraine

Recensement des étudiants marocains en Ukraine

En plein milieu de cette confusion, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a annoncé avoirentamé le recensement des étudiants marocains en Ukraine afin de trouver une solution quant ausort de leurs études. Dans un communiqué de presse publié vendredi dernier, le chef de la tutelle, Abdellatif Miraoui, a appelé les concernés à s’inscrire dans une plateforme dédiée à cet effet. La plateforme en question comprend un formulaire que les étudiants doivent remplir. Ainsi,ces derniers doivent y préciser les informations concernant leur université d’inscription, leur spécialité, leur niveau de formation, leur ville de résidence au Maroc ainsi que d’autres informations relatives à leur identité.

Sansdonnerdavantage de détails sur les raisons de cette démarche,le département de Miraoui exhorte les étudiants marocains en Ukraine à compléter sans plus tarder le formulaire précité disponible sur https://www.enssup.gov.ma/en/etudiants-ukraine. Le ministre assure quant à lui que ces dossiers seront examinés au cas par cas, affirmant que tous les moyens seront mobilisés pour faciliter la réintégration des étudiants touchés par la crise ukrainienne (enseignements linguistiques supplémentaires, etc.). Tout en promettant qu’aucun«étudiant ne sera laissé sur le carreau», Abdellatif Miraoui a avancé quetous lesétablissements universitaires marocains, toutes disciplines confondues (médecine, ingénierie, etc.), seront mobilisés dans le cadre de cette opération exceptionnelle.

Lire aussi :Guerre en Ukraine : situation des Marocains bloqués dans le pays en crise

La faisabilité de cette intégration

Selon l’ambassadrice d’Ukraine au Maroc, Oksana Vasylieva, le nombre total d’étudiants marocains poursuivant leurs études dans son pays s’élève à près de 9.000. Certains de ces étudiants ont déclaré à la presse nationale que l’Ambassade du Maroc à Kiev, qui opère depuis plus d’une semaine depuis la ville de Lviv, leur a promis que leur situation sera réglée après la fin de la guerre.

En prenant en compte ce nombre non négligeable, la question de l’intégration de ces étudiants soulève quelques doutes. Pour Mohamed Ahallat, Doyen de la Faculté de Médecine de Tanger, l’annonce du ministère a pris de court les universités marocaines qui doivent gérer l’admission de ces nouveaux étudiants. Ce dernier a confié au journal L’Opinion : «Pour le moment, nous n’avons pas encore eu un débat sur cette question avec les autorités ministérielles».

Le quotidien indique aussi que l’intégration des étudiants en médecine suscite un vif débat, surtout que la qualité de la formation en Ukraine fait l’objet de plusieurs rumeurs, concernant notamment « l’achat de modules ». Dans ce cas, des évaluations de niveau doivent être effectuées avant l’intégration dans les cursus des universités marocaines. De plus, autre problème majeur qui attend ces étudiants, celui de la convergence linguistique. Ces derniers ont jusqu’à présent été formés en ukrainien ou en russe, il serait donc difficile pour eux de suivre des cours au Maroc en français. Là encore, le département de Miraoui devrait envisagerde leur offrir des cours de langue en parallèle avec leur intégration.

Lire aussi :Guerre en Ukraine : où en est le rapatriement des Marocains ?

Situation actuelle

Par ailleurs, il faut préciser que le gouvernement continue de multiplier les efforts pour rapatrier les Marocains (étudiant et résidant) en Ukraine. Depuis le début de l’offensive russe, l’ambassade du Maroc en Ukraine a en ce sens renforcé sa communication avec la cellule de crise établie au sein du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains de l’Étranger, afin de signaler les difficultés rencontrées par les citoyens marocains du côté des pays limitrophes, à savoir la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et la Hongrie.

D’après la représentation diplomatique, Faouz El Achabi, ambassadrice du Maroc en Ukraine, a tenu égalementune réunion avec le représentant du ministère ukrainien des Affaires étrangères à Lviv ainsi que le représentant de la sécurité et des frontières. En outre, l’ambassade affirmequ’elle suit de très près la situation des ressortissants marocains se trouvant dans les villes de Soumy, Kharkiv, Kherson et Marioupol,terrains d’affrontements armés entre les forces ukrainiennes et les militaires russes. Et de souligner qu’elle maintient en permanence ses contacts avec les autorités marocaines pour lesinformer des démarches entreprises pour protéger les Marocains.

Enfin, Royal air Maroc (RAM) a une fois de plus programmé de nouveaux vols spéciaux au profit de la communauté marocaine d’Ukraine. Il s’agit de vols qui seront opérés ce lundi 7 et ce mardi 8 mars, en provenancede Budapest (Hongrie), de Varsovie (Pologne) et de Bucarest (Roumanie) et à destination de Casablanca. Ces voyages sont aussi au même tarif fixe de 750 DH TTC, précise la RAM dans un tweet, notant que les billets sont disponibles à la vente sur son site Internet. Rappelons que ces nouvelles dessertes s’ajoutent à celles déjà effectuées la semaine dernière au départ de Bratislava (Slovaquie), de Bucarest, de Budapest et de Varsovie à destination aussi de la capitale économique du Royaume.

Lire aussi :Ukraine-Russie : le point sur la situation

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