Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Retard des pluies : les sécheresses seront de plus en plus récurrentes au Maroc

Retard des pluies : les sécheresses seront de plus en plus récurrentes au Maroc

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le Maroc a enregistré un retard de pluies durant la saison hivernale, et les barrages ont atteint un taux de remplissage historiquement bas. Un phénomène qui pourrait perdurer au cours des prochaines décennies. Décryptage avec Abdellatif Khattabi, expert en environnement et changements climatiques.

Temps de lecture : 4 minutes

Le Maroc connait une faiblesse record au niveau des précipitationscette saison. À ce sujet, le ministre de l’Équipement et de l’Eau Nizar Baraka avait publiquement pris la parole à plusieurs reprises en janvier, rappelant que 2022 est marquée par un recul de 59% des ressources hydriques. À fin janvier 2022, le taux de remplissage des barrages atteignait seulement 34%, avec 5,3 milliards de mètres cubes, alors que la capacité des barrages dépasse les 19 milliards de mètres cubes.

«Ce n’est pas seulement imputé au retard des pluies, mais également à la diminution des précipitations que connait le Maroc depuis plusieurs années déjà», analyse Abdellatif Khattabi, expert en environnement. «Cette baisse des pluies s’inscrit dans une tendance globale, qui prévoit une diminution sur le long terme des ressources hydriques pour notre région, due au changement climatique».

Un récent rapport de Bloomberg qualifie la période actuelle de «pire sécheresse des trois dernières décennies» pour l’Afrique du Nord, touchant à la fois le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Une tendance qui ne devrait pas s’améliorer au cours des prochaines décennies, selon Abdellatif Khattabi.

Lire aussi :Les précipitations au Maroc atteignent un niveau très bas (Bloomberg)

«À partir des données climatiques antérieures, on constate que les périodes de sécheresse sont de plus en plus récurrentes au Maroc, et ce phénomène devrait s’accentuer encore davantage à l’avenir», estime l’expert en changements climatiques.«Une autre tendance qui se dégage, c’est la durée, plus longue que par le passé,des périodes de sécheresse».

L’agriculture marocaine, qui dépend principalement des précipitations, est déjà impactée par cette pénurie de pluie, et les spécialistes du milieu prévoient déjà une très mauvaise année agricole.

«Même pour les météorologues, il est compliqué de faire des prévisions au-delà de deux mois», souligne Abdellatif Khattabi. «Et même si la pluie arrive finalement, le rendement agricole de cette saison sera affecté».

Lire aussi :Stress hydrique : le Maroc mobilise de nouveaux budgets pour éviter le pire

Tentatives de solutions

«Il va falloir investir dans des politiques de gestion de la demande, car l’offre sera limitée», analyse l’expert en environnement. «On est peut-être déjà au maximum de la quantité d’eau que le Maroc pourra mobiliser en termes d’eau conventionnelle. Mais il y a d’autres options qui existent, comme le dessalement des eaux de mer, qui peut servir pour l’agriculture».

Les pouvoirs publics semblent d’ailleurs déterminés à renforcer les projets de dessalement de l’eau de la mer. Le 2 février dernier à Agadir, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a commencé à exploiter progressivementles eaux issues du dessalement. Nizar Baraka a d’ores et déjà annoncé qu’un projet similaire serait lancé à Casablanca au cours du mois de février. Ce projet ambitionne de fournir 300 millions de mètres cubes d’eaux dessalées.

Le 22 janvier dernier, le ministère l’Équipement et de l’Eau avait en outre lancé le plan d’urgence 2021-2022 pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans les bassins hydrauliques de la Moulouya, de l’Oum Er-Rbia et du Tensift. Un budget de 2,42 milliards de DH a été alloué à ce plan, qui vise à faire face au déficit hydrique dont souffrent ces bassins.

Lire aussi :Stress hydrique : Nizar Baraka fait le point

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Population, santé, habitat : le HCP livre sa radioscopie 2024

Le document qui vient d'être publié par le Haut-Commissariat au plan (HCP) est d'une extrême utilité pour connaître l'évolution sociale des …

Quelle soutenabilité pour les systèmes de retraite ?

Le système de retraite, confronté à d'importants défis tels que la durabilité de ses réserves et sa capacité à remplir ses fonctions économi…

Et si les jeux vidéo menaient vos enfants au suicide ?

Selon les données de Statistica.com, le marché du jeu vidéo devrait faire un bond en avant au Maroc et devrait générer un chiffre d’affaires…

Aïd Al-Fitr : un engagement envers les traditions familiales et culturelles

Pour Aïd Al-Fitr de cette année, le gouvernement a décrété un congé exceptionnel le vendredi 12 avril 2024, conformément à l'article 3 du dé…

Réforme de la Moudawana : comment satisfaire tout le monde?

LeBrief : Avant de commencer notre interview, en accord ou en désaccord avec notre précédent article, pensez-vous qu’il faille censurer cert…

Réforme de la Moudawana : vers un déclin démographique ?

Les maisons de retraite ne désemplissent pas à l’étranger. Et à nouveau, c’est vers l’Afrique, ce continent plein de jeunes, que l’Europe et…

Administrateurs : marche nationale pour mettre fin à 20 ans de souffrance

Le bureau exécutif de l'Union nationale des administrateurs marocains (UNAM) a organisé, le mardi 2 avril, une conférence de presse sous le …

Fécondité au Maroc : entre reprise légère et influences socio-économiques

Une étude récente menée par le Policy Center For The New South (PCNS) a mis en lumière l'évolution des tendances de fécondité au Maroc au co…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire