Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Covid-19 : prescrit au Maroc, le Molnupiravir est-il efficace ?

Covid-19 : prescrit au Maroc, le Molnupiravir est-il efficace ?

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le médicament Molnupiravir a été intégré dans le protocole thérapeutique de prise en charge des cas de Covid-19 au Maroc. Ce dernier aurait coûté 18 millions de DH (MDH) à l’État (30.000 boites achetées 600 DH chacune). Le médicament est également adopté dans d’autres pays tels que la Belgique et l’Italie, mais pas en France qui le juge “peu efficace”. Détails.

Temps de lecture : 4 minutes

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a dévoilé le nouveau protocole thérapeutique national de prise en charge des malades de la Covid-19. Le médicament Molnupiraviry est intégré dans le cas ou le patient présente un «facteur de risque de gravité».

Dans sa circulaire adressée aux directeurs régionaux de la santé, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale a informé ces derniers de la mise à jour du manuel de procédures de veille et de riposte à l’infection par le SARS-Cov-2. Le nouveau protocole est destiné également aux femmes enceintes et allaitantes. «Depuis le début de la transmission communautaire du SARS-CoV-2 au Maroc, notre département a instauré, et constamment mis à jour, les actions de riposte les plus appropriées, ciblant les différents maillons de la chaine épidémiologique selon l’approche « Tester-Traiter-Tracer »», souligne Aït Taleb.

Lire aussi :Molnupiravir et production du vaccin au Maroc: les explications de Tayeb Hamdi

Dans ce cadre et, selon les dernières recommandations du comité national, scientifique et technique de la grippe, IRA et Covid-19, «le manuel de procédures de veille et de riposte à l’infection par le SARS-CoV-2 a été actualisé, tenant compte de la situation épidémiologique et des dernières évidences scientifiques sur le virus et la maladie», indique le document.

Selon le journal Le Matin, Molnupiravir aurait coûté 18 millions de DH(MDH) à l’État. Le Royaume aurait pour le moment acquis 30.000 boîtes à raison de 600 DHchacune. Son prix de vente sera de 720 DH dans les pharmacies. Un prix jugé « coûteux » par plusieurs observateurs. Bouchra Meddah, directrice du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la Santé et de la Protection sociale, a informé que le médicament sera disponible dans les hôpitaux publics, les CHU, les cliniques privées et les pharmacies.

L’efficacité remise en question

Alors que plusieurs pays tels que la Belgique, l’Italie, la Grande-Bretagne, le Japon et les États-Unis ont décidé d’adopter le médicament Monulpiravir, la France a refusé l’acquisition de ce dernier. La Haute autorité de Santé (HAS) juge que ce dernier est moins efficace que les traitements existants. «Les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles. Le médicament ne remplit pas les critères nécessaires pour obtenir une autorisation d’accès précoce», avait jugé la HAS en décembre dernier.

La HAS note que l’efficacité du médicament ne serait pas de 50%, comme l’affirment certains responsables, mais uniquement de 30% ajoutant que l’efficacité de certains anticorps monoclonaux peut atteindre jusqu’à 80%.

«II est sûr que si l’on doit comparer l’antiviral disponible actuellement par rapport aux anticorps monoclonaux, les études montrent que ces derniers sont beaucoup plus efficaces. Mais attention, il y a une grande différence entre les prix des deux. Une seule ampoule de Actemra coûte 8.000 DH. L’Anakinra coûte 1.100 DHet le patient aura besoin de sept ampoules soit 7.700 DH. Ce n’est pas comparable avec le prix du Molnupiravir», nous explique Jaafar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses.

Lire aussi :Contamination en hausse, Molnupiravir, Flurona, Omicron : voici ce que l’on sait

Notre intervenant souligne que le niveau d’efficacité du Molnupriravir sur des risques de forme grave est de 30%, mais son intérêt est dans le délai de négativité des contaminés : «le Molnupiravir permet de négativer les personnes en quatre à cinq jours. L’intérêt est que quand une personne devient négative en quatre ou cinq jours, elle n’est plus infectieuse pour les autres».

Enfin, le docteur Heikel souligne que le Molnupiravir n’est pas une solution en soi, mais un outil supplémentaire qui va nous être utile en tant que stratégie thérapeutique. «Nous avons plusieurs outils dans la lutte contre la Covid-19, à commencer par les mesures barrières, le vaccin, les médicaments classiques, l’Anakynra et maintenant le Molnupiravir». Rappelons que le Molnupiravir doit être administré dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes et dès qu’un diagnostic de Covid-19 ait été posé.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Fécondité au Maroc : entre reprise légère et influences socio-économiques

Une étude récente menée par le Policy Center For The New South (PCNS) a mis en lumière l'évolution des tendances de fécondité au Maroc au co…

Permis de conduire : le bras de fer entre les auto-écoles et la NARSA s’intensifie

Le secteur des auto-écoles est en ébullition. Les professionnels de la conduite expriment leur mécontentement face aux récentes modification…

Ipad Kids : pourquoi cette génération est-elle si agressive ?

Ces derniers mois sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos font froid dans le dos. On peut y voir des enfants de moins de 5 ans passer …

Santé : la CDT dénonce l’inaction gouvernementale et poursuit son combat

Dans un mouvement de défiance contre les manquements du gouvernement, la Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé la tenue d'un…

Education et QI : le Maroc, vilain petit canard du Maghreb

Il est courant que les gens comparent leur intelligence avec celle des autres, que ce soient des amis, des membres de la famille ou même des…

Stress hydrique : les grands barrages toujours en quête d’eau

Le taux de remplissage global des barrages se situe à 30,7%, en légère baisse par rapport aux 34,6% constatés à la même période de l'année p…

Rose, bleue, fluo… comment le Maroc compte contrer la cigarette électronique ?

En marchant devant un lycée marocain, à l’heure de sortie de ses élèves, vous pourrez sentir de douces odeurs qui raviront vos narines. Cert…

Volaille : où en sommes-nous ?

Après une augmentation vertigineuse atteignant même 25 dirhams le kilogramme, le prix de la viande de poulet a connu une légère baisse penda…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire