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Covid-19 : le Maroc va-t-il vacciner les enfants ?

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Un membre du Comité scientifique s’est avancé sur une radio nationale en disant que la vaccination des enfants âgés entre 5 et 11 ans a été retenue par le Comité scientifique. Selon d’autres membres du Comité, la question est toujours sujette à débat et sera le point focal à l’ordre du jour des prochaines réunions. Ceci étant, la vaccination des adultes est au ralenti. Il n’y a eu aucun primo-vacciné dimanche et le nombre d’injections des 2e et 3e doses reste très faible. Les détails.

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Le Maroc approuvera-t-il la vaccination des enfants âgés de5 à11 ans ? Dans une déclaration accordée à une radio nationale, un membre du Comité scientifique et technique a déclaré que le Maroc a décidé de passer le cap et souhaite vacciner cette tranche d’âge. Cependant, d’autres membres du Comité affirment que la question est toujours sujette à débat : «Pour le moment, il n y a pas de communiqué officiel du ministère de la Santé à ce sujet. Ce que l’on peut dire au jour d’aujourd’hui, c’est que les cinq enfants qui ont été touchés par le variant Omicron au Maroc sont en bonne santé», déclare Moulay Said Afif, membre du comité national technique et scientifique consultatif de vaccination.

Ce dernier souligne que le Comité attend ce que les expériences étrangères vont rapporter comme informations avant de statuer sur le sujet. «La situation des enfants par rapport à la Covid-19 est maîtrisable, mais il est nécessaire d’être prudent. Les enfants transmettent le virus comme les adultes, le risque de contamination est donc bel et bien présent, il ne faut pas l’oublier», dit-il.

Moulay Said Afif assure enfin que le Comité scientifique se réunira une nouvelle fois en début d’année prochaine pour établir une mise à jour des dernières expériences internationales à ce sujet.

Probabilité de décès extrêmement faible

Contacté par LeBrief, Jaâfar Heikel, professeur d’épidémiologie et spécialiste des maladies infectieuses indique qu’il faut prendre une décision sage qui réponde à des critères épidémiologiques et scientifiques. Ce dernier estime néanmoins que la possibilité d’assister à des cas graves ou de décès des enfants est très faible.

Lire aussi :La Covid-19 perturbe l’organisation des écoles

«La probabilité pour qu’un enfant ait des symptômes, ou un cas gravequi nécessiteune hospitalisation, est entre 10 et 50 fois plus faibleque celle des adultes. En termes de pourcentage, la probabilité de voir un enfant hospitalisé après avoir reçu un vaccin est entre 0,3 et 0,7%. Pour les cas de décès, le taux de létalité chez les adultes est de 2% en moyenne sur l’échelle mondiale alors que celui des enfants ne dépasse pas 0,05%», souligne le docteur Heikel. Le bénéfice direct n’est donc clairement pas établi pour les enfants.

Une question de priorités

Jaâfar Heikel estime néanmoins qu’il faudrait d’abord axer les efforts au maximum sur la vaccination des personnes adultes et vulnérables et injecter la 3e dose aux personnes âgées et qui souffrent de maladies chroniques et de déficiences du système immunitaire avant de s’attaquer à la problématique des enfants de moins de 12 ans.

«Nous avons à peine atteint 10% de l’objectif de vaccination en 3e dose. Je pense qu’il faut d’abord se concentrer sur les moyens d’atteindre les objectifs avant de réfléchir à la vaccination des 5-10 ans», note le professeur Heikel.

0 primo-vaccinés ce dimanche 26 décembre

C’est assez rare pour être souligné. Pour la première fois depuis le début de la campagne de vaccination en janvier 2021, le Maroc enregistre une journée à 0 primo-vacciné. Ce dimanche 26 décembre, 4.120 Marocains ont reçu leurdosede vaccination, 3.643 personnes ont reçu la troisième dose, 477 ont reçu la seconde dose et personne n’a reçu la première dose.

Lire aussi :Omicron : quid de la vaccination des 5-11 ans ?

Le constat est donc fait, les primo-vaccinés sont à l’arrêt et le chiffre risque d’être bloqué à 24,5 millions de personnes vaccinées. Interrogé à ce sujet, Jaâfar Heikel juge qu’il y a eu un problème de management :«Quand le roi Mohammed a décidé de lancer une campagne de vaccination gratuite et pour tous les Marocains, l’adhésion a été massive. Le Roi a donné l’exemple à suivre en laissant le choix aux Marocains, sans poser aucune contrainte à la vaccination. Le résultat est que les Marocains ont adhéré à cette campagne. Mais quand le ministre de la Santé est sorti pour dire que ce n’est pas la minorité qui va décider pour l’instauration du pass vaccinal. C’est là que l’on a voulu forcer les choses et nous en récoltons le résultat», note le docteur Heikel.

Une chose est sûre, le ministre Khalid Ait Taleb est dans la tourmente. Celui qui a déclaré en novembre dernier que l’immunité collective sera atteinte dans quelques semaines, risque vraisemblablement de trouver beaucoup de mal à atteindre cet objectif voir… de ne jamais l’atteindre.

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