Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Retraite : Les pensions en sursis !

Retraite : Les pensions en sursis !

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le décalage entre les cotisations et les prestations du régime des pensions civiles (régime des fonctionnaires) géré par la Caisse marocaine de retraite s’est établi à 6,1 milliards de DH en 2018. Le déficit s’est creusé de 1 milliard de DH en un an. La situation de plusieurs caisses de retraite est une bombe à retardement et ce sont les contribuables qui pourraient en payer un lourd tribut en cas de statu quo. L’épuisement des réserves du régime des pensions civiles interviendrait en 2028. Si on en est là, c’est en partie à cause de la générosité du régime. Une générosité qui a été critiquée dans de nombreuses études. La situation de la CNSS qui gère le régime des salariés du privé n’est pas non plus reluisante. Les premiers déficits pourraient apparaître dans cinq ans et l’épuisement des réserves interviendrait en 2039. Pour réformer, il faudra entre autres agir sur le taux de cotisation et l’âge de départ à la retraite. Il faudra aussi corriger certaines anomalies puisqu’aujourd’hui, le régime des salariés du privé pénalise les carrières longues.

Temps de lecture : 4 minutes

Ce n’est pas pour rien que l’assurance-vie rencontre du succès ces dernières années. Les inquiétudes autour de la viabilité des régimes de retraite ont en partie accéléré la prise de conscience sur la nécessité de bien préparer l’après-vie active. Aujourd’hui, l’un des régimes les plus menacés est celui des pensions civiles (régime des fonctionnaires) géré par la Caisse marocaine des retraites. C’est une bombe à retardement dont la détonation a été repoussée de quelques années. Les ajustements apportés en 2016 et les augmentations de salaire issues du dialogue social ont permis de retarder la date d’épuisement des réserves à 2028. Le déficit technique, c’est à dire, le décalage entre les cotisations et les prestations s’est établi à 6,1 milliards de DH en 2018. Pour retrouver les équilibres, il faudra notamment agir sur le taux de cotisation et l’âge de départ à la retraite. Aujourd’hui, moins de 2 personnes actives cotisent pour 1 retraité. Le rapport démographique est sur une tendance baissière depuis quelques années.

Comment en est-on arrivé là ?

La générosité de la retraite des fonctionnaires a été critiquée dans de nombreuses études y compris dans un des rapports de la Cour des comptes. « Le régime des pensions civiles se caractérise par une générosité des prestations en comparaison avec l’effort de cotisation consenti », avaient conclu les magistrats de la Cour des comptes. Il n’y a pas encore longtemps, une personne qui a effectué toute sa carrière dans la fonction et cotiser normalement pouvait prétendre à une pension équivalente à son dernier salaire. Le taux de remplacement moyen du dernier salaire dans la fonction publique dépasse 70 %. Cela dit, tous les fonctionnaires à la retraite ne sont pas dans une situation d’aisance. Dans le secteur privé, un salarié qui n’a cotisé qu’à la CNSS ne peut pas espérer plus de 4 200 DH de pension, quel que soit son revenu.

Aujourd’hui, plus de la moitié des pensions servies par le CNSS sont inférieures 1 500 DH. Même les équilibres financiers de la CNSS soulèvent quelques inquiétudes. En cas de statu quo, les premiers déficits apparaîtront en 2024 et l’épuisement des réserves interviendrait en 2039. Par ailleurs, il y a de nombreuses tares dans le régime actuel puisque vous ne pouvez pas percevoir une pension si vous n’avez pas atteint la durée de cotisation requise. Pour prétendre à une pension, un assuré doit cumuler au moins 3 240 jours de cotisation (10 ans). Cette durée de cotisation donne droit à une pension de 3 000 DH par mois contre 3 400 DH pour quelqu’un qui a cotisé pendant 15 ans. Autrement dit, le régime pénalise les carrières longues. Ce sont toutes ses imperfections qui doivent être corrigées dans la réforme.

La situation des régimes de retraite constitue une menace pour les finances publiques. Les retards dans la mise en œuvre de la réforme pourraient coûter cher aux contribuables.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Al Omrane Expo 2024 : une plateforme pour faciliter l’accès au logement

Le président du Directoire du Groupe Al Omrane, Housni El Ghazoui, a annoncé la mise en place d’une nouvelle plateforme d’aide à l’acquisiti…

Industrie X.0 : préparer le Maroc pour le futur de la technologie

Depuis la première révolution industrielle, où le charbon et la vapeur offraient un avantage compétitif, la technologie a constamment transf…

La SGMB sous le giron de Saham : «rien ne change pour le client»

Le 12 avril, le groupe Saham annonce l'acquisition de la Société générale marocaine des banques (SGMB), propriété du groupe français Société…

Salaire moyen : le Maroc est-il compétitif ?

Selon une étude récente de Ceoworld, le Maroc serait bien placé dans le classement des salaires moyens. Il serait premier africain, 6ème pay…

HCP : une croissance solide face à une inflation en recul

Dans sa dernière note de conjoncture, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) offre une perspective détaillée et analytique de l'économie nationa…

Le Maroc compte sur ses importations de céréales pour combler la production nationale

Le communiqué officiel de Bank Al-Maghrib, du 19 mars dernier, peint un tableau sombre sur les perspectives agricoles du pays. L'institution…

Cannabis thérapeutique : pourquoi le Maroc a sa place de leader ?

Et c’est parti pour un tour. Longuement en discussion, le projet de loi a été voté, et en 2021 le cannabis à visée pharmaceutique peut désor…

Les banques françaises se retirent du continent laissant place à l’essor des banques marocaines

Dans un climat de spéculation croissante, la Société Générale semble prête à céder sa place historique au Maroc, une décision qui pourrait r…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire