Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Politique / Touria Lahrech : «Avec le PJD, c’est un problème de culture»

Touria Lahrech : «Avec le PJD, c’est un problème de culture»

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

À la veille de la fête du travail, nous avons contacté Touria Lahrech, conseillère de la Confédération démocratique du Travail (CDT) à la Chambre des conseillers pour nous livrer ses impressions quant à la situation économique et sociale actuelle. Le moins que l’on puisse dire est que la conseillère n’a pas fait dans la langue de bois et a fortement critiqué le gouvernement et à sa tête, le parti de la lampe. Entretien.

Temps de lecture : 4 minutes

Pour la deuxième année de suite, il n’y aura pas de marche ni de défilé le 1er mai en raison des conditions sanitaires.Comment avez-vous perçu cette nouvelle ? Et que prévoyez-vous pour lajournée de demain??

Le 1er mai est une fête de grande importance pour les travailleurs, mais nous sommes aujourd’hui dans une situation exceptionnelle. Il faut être vigilant par rapport à cette pandémie. Il y aura des Webinaires, les syndicats se sont aujourd’hui habitués à faire des réunions et des conférences à distance et seront donc sur les réseaux sociaux. Cependant, nous demandons au gouvernement de ne pas profiter dela pandémie pour ne pas honorer ses engagements concernant les revendications et l’appauvrissement de la classe ouvrière.

Avez-vous eu un retour concernant le dialogue social que vous devez tenir avec le gouvernement ?

Aucun. Nous n’avons jamais eu une situation identique avec les gouvernements précédents. Avec le PJD, il y a un manque de communication total. Je pense que c’est un problème de culture, le PJD n’a pas une grande histoire politique, n’a pas suivi le mouvement syndical depuis sa création. Nous considérons que nous sommes des partenaires sociaux, mais malheureusement le gouvernement est entré dans un bras de fer avec les syndicats. Aujourd’hui, l’approche doit être positive, tout le monde doit mettre la main à la pâte pour la paix sociale parce que c’est pour le bien de notre pays et le gagnant final sera le peuple marocain.

Plusieurs citoyens continuent de souffrir dans des zones enclavées du pays et la pandémie de la Covid-19 a rendu la situation encore plus dramatique, que revendiquez-vous au gouvernement sur ce volet ?

Le pouvoir d’achat est faible. Des régions du Maroc ont clairement besoin d’aide, des manifestations sont en cours et des voix se lèvent pour dénoncer une situation économique très difficile. Nous ne nions pas qu’il y a eu certaines actions, mais c’est Sa Majesté le roi Mohammed VI qui a veillé à ce qu’il y ait des aides sociales pour les gens dans une situation précaire. Le gouvernement doit penser à des alternatives pources gens-là, il faut qu’il y ait plus d’investissements pour répondre aux besoins de ces personnes.

Comment jugez-vous la situation des enseignants contractuels ?

Compliquée, nous voulons qu’il n’y ait pas de discrimination pour cette catégorie. Je suis optimiste, je pense que c’est faisable si l’on s’assoit autour d’une table et que l’on s’interroge sur ce qui ne va pas dans ce dossier en essayant d’y remédier. Les revendications de ces enseignants tournent principalement autour de la retraite. Maintenant, avec la loi-cadre sur la généralisation de la protection sociale, il y aura deux pôles de retraite, ce qui va remettre le débat des enseignants contractuels sur la table des discussions. Il faut réviser le statut actuel des enseignants, parce qu’il n y a pas seulement le problème des enseignants contractuels, mais bien d’autres problèmes également. Si on règle les problèmes de l’enseignement, je pense que tous les problèmes de tous les autres secteurs vont suivre.

Convenu en 2011, l’alignement du SMIG et du SMAG n’a pas été respecté, ni la dernière augmentation du SMIG qui devait avoir lieu en juillet 2020, quel est votre ressenti par rapport à cela ?

On a longtemps lutté pour l’alignement du SMAG et du SMIG, le SMAG dans le secteur agricole ne répond pas aux besoins vitaux des travailleurs agricoles. Malheureusement, ça n’a toujours pas abouti. Aujourd’hui, il y a des réformes du Code du travail qui se font en dehors du dialogue social, c’est pour cela que nous sommes fâchés. Quand vous touchez un texte qui a été fait d’une manière consensuelle avec le patronat, le gouvernement et les syndicats, c’est que vous touchez au principe même de consensus. Même la Constitution qui est la loi suprême du pays a été faite de manière consensuelle et a impliqué la société civile dans ses concertations. Il faut que le gouvernement en prenne conscience.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Sahara : le blocage politique et l’implication algérienne discutés au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi à huis clos pour examiner les derniers développements dans le dossier du Sahara. La réunio…

Parlement : les enjeux de la session du printemps

L’ouverture de la deuxième session de l’année législative 2023-2024 a vu la réélection du candidat du Rassemblement national des indépendant…

Maroc-Belgique : un socle solide pour une coopération multidimensionnelle

La Haute commission mixte de partenariat entre le Maroc et la Belgique a tenu sa 3e réunion ce lundi 15 avril 2024 à Rabat, sous la coprésid…

Retour de Donald Trump, good or bad pour le Maroc ?

‘’You’re fired !’’…  Pas vraiment. L’aura Donald Trump pèse sur les Américains. Le showman semble à nouveau engagé dans la course à la prési…

Maroc-France : une nouvelle page de coopération s’ouvre

Hier, la quiétude régnait à Casablanca, enveloppée dans une fraîcheur inattendue et un épais brouillard, typiques des derniers jours du Rama…

L’UNTM et la Confédération des TPE-PME absentes du dialogue social

Alors que le 1er mai se profile, une question se pose avec insistance : les syndicats réussiront-ils à faire valoir leurs revendications, no…

Sahara : «La France s’expose à être reléguée au rang de puissance du passé», Hafid Boutaleb

Depuis quelques années, entre le Maroc et la France, c’est parfois chaud, parfois froid. Au début de son premier mandat, Macron avait exprim…

Dialogue social : Aziz Akhannouch ouvre les discussions avec l’UMT

Ce mardi 26 mars à Rabat, une nouvelle phase du dialogue social a été lancée sous la présidence d'Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. L'é…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire